Airparif, l'organisme chargé de surveiller la qualité de l'air en Île-de-France l'affirme : les petites chaufferies collectives au bois utilisées en Île-de-France émettent six à quinze fois plus de particules fines que les chaufferies biomasse de grande taille et de forte puissance.
Le nombre de petites chaufferies biomasse au bois a fortement augmenté ces dernières années, en raison de la promotion du bois pour remplacer le chauffage au gaz fossile et du coût modéré de ce combustible.
Toutefois, selon l'étude menée par Airparif, ces petites chaufferies "émettent des quantités non négligeables de particules fines". Ces installations "émettent des polluants de l'air, nocifs pour la santé, à savoir des gaz (oxydes d'azote, monoxyde de carbone, etc.) et dans de grandes proportions, des particules fines et ultrafines", alerte Airparif, qui a réalisé pour la première fois une étude des émissions de ces chaufferies "en conditions réelles et pendant la période de chauffe".
Le constat est sans appel : les "résultats montrent que ces chaufferies émettent 6 à 15 fois plus de particules fines (PM 2,5) que les chaufferies biomasse de grande taille et de forte puissance (> 50 MW), et cela, quel que soit le combustible utilisé (granulés ou plaquettes forestières)", souligne l'association.
Cette pollution aux particules due aux petites chaufferies s'explique par :
– une "moindre efficacité de la combustion" ;
– Le fait que les chaufferies étudiées "ne disposent pas de système de filtration".
À titre de comparaison, "d'autres moyens de chauffage n'émettent aucun polluant de l'air et très peu de gaz à effet de serre, comme les pompes à chaleur et les réseaux de chaleur basés sur la géothermie", rappelle Airparif.
Les auteurs ont identifié plusieurs leviers permettant de limiter la pollution aux particules, notamment le bon dimensionnement des chaudières en fonction des besoins de chauffage, le réglage de l'excès d'air et le type de combustible, les chaufferies alimentées par des granulés entraînant globalement des émissions de particules fines moindres que celles alimentées en plaquettes forestières.