Cloisons en milieu humide : bien identifier le local

Cloisons en milieu humide : bien identifier le local

Privatifs ou collectifs, les locaux humides sont plus ou moins exposés à l’eau. Les cloisons à monter dans ces lieux spécifiques devront prendre le degré d’exposition à l’humidité.




Les milieux humides peuvent devenir un véritable cauchemar en raison des possibles infiltrations d’eau. Conséquence : pour réaliser la cloison la plus adaptée, «il faut d’abord commencer par identifier le local, conseille Nathalie Jordan, responsable communication produits chez Siniat. Et le meilleur moyen reste de suivre le classement défini par le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB)».

 

Sachant qu’il existe deux grands types de locaux humides : les privatifs et les collectifs. «La plaque de plâtre hydrofugée H1 étant le minimum pour éviter les sinistres ou tout simplement les moisissures dans le carrelage.»

 

Des systèmes complets. Que ce soit dans une salle de bains privative ou dans des sanitaires collectifs, les plaques de plâtre et de ciment dominent le marché. Et les fabricants ont développé les produits en adéquation à ce fameux classement du CSTB, «avec l’avantage que ces plaques adaptées en milieu humide se mettent en œuvre comme n’importe quels cloisons ou doublages et comme dans tout autre type de locaux», précise Julien Lepers, conseiller en architecture chez Fermacell.

 

En outre, Stéphane Harmel, chef de produits et systèmes chez Placo souligne : «il est très important de privilégier les solutions sous Avis technique et de respecter les préconisations». Car, particulièrement dans ces locaux humides, ces plaques sont des systèmes complets dont le moindre accessoire a été pensé pour résister à l’humidité. Le meilleur moyen de lutter contre la sinistralité.

 

 

Système de protection à l’eau sous carrelage (SPEC)

 

Qu’il soit sous forme de produits liquides pour former une membrane par séchage, de nattes ou de films, le système de protection à l’eau sous carrelage (SPEC) n’est pas une étanchéité. Son rôle : rendre des supports intérieurs admissibles –le plus souvent des murs– à la pose collée de carrelage dans les locaux EB+privatif, EB+collectif, et EC. Pour leur mise en œuvre, il convient de se reporter au NT DTU 52.2 partie 1-1-1, et à leur Avis technique.

 

 

Photo : Fermacell




Solution 1 : Les plaques de plâtre hydrofugées

 

 

© Siniat

 

Également baptisée H1 ou Hydro NF, cette plaque de plâtre identifiable par sa couleur verte, est obligatoire dans les locaux de type EB+ privatif selon le DTU 25.41.

 

Grâce à une résistance à l’humidité six fois plus élevée qu’une plaque BA 13, la plaque de plâtre hydrofuge ou de type H1 est la solution des parois verticales des salles de bains privatives. Reconnaissable à sa couleur verte, couverte par le DTU 25.41 en locaux EB+ privatifs, elle se met en œuvre comme une plaque de plâtre traditionnelle en prenant des précautions sur l’étanchéité à la traversée de la tuyauterie, au raccordement avec la baignoire…

 

En pied de cloison, sur sol brut ou sur sol fini, deux cordons de joints latéraux ou un joint central en bande de mousse imprégnée doivent être incorporés entre la lisse et le sol. Un film polyéthylène qui dépasse d’au-moins 2cm le sol fini, après relevé, va assurer, dans le cas de pose sur sol brut, une protection complémentaire.

 

En outre, la mise en œuvre d’un système de protection à l’eau sous carrelage (SPEC) est obligatoire sur les plaques de plâtre hydrofuges, sauf dans certains cas. Avant de s’en affranchir –par exemple, en les remplaçant par des enduits et joints recommandés par le fabricant de la plaque de plâtre– il faut se référer à l’Avis technique de la plaque.

 

Se référer et respecter l’Avis technique relatif aux plaques de gypse mélangée à des fibres de cellulose permet aussi de les substituer à la plaque de plâtre hydrofuge dans ces locaux. Plus onéreuses, et plus lourdes, elles offrent tout de même de nombreux avantages : une mise en œuvre identique avec une découpe facile au cutter, des propriétés thermo-acoustiques, pas de préparation de fond avant des travaux de peinture, une bonne résistance aux chocs et à l’arrachement particulièrement intéressante pour fixer des meubles de salle de bains.

 

Intérêt :

solution économique, montage standard, résiste à l’humidité et aux moisissures.

Limite :

respecter les accessoires préconisés par les fabricants ; l’emploi de SPEC ou de produits hydrofuges ; se reporter à l’Avis technique du produit dans les locaux EB+ collectif, le DTU 25.41 n’est pas applicable.
 



Solution 2 : Les plaques de ciment

 

 

©

Promat

 

Ces plaques à base de ciment sont tellement étanches qu’elles s’utilisent aussi en extérieur. De fait, elles sont parfaitement adaptées pour la réalisation de cloisons dans les locaux les plus exposés à l’humidité, EB+collectif ou EC.

 

Aptes à recevoir tous types de finition, ces plaques à base de ciment (fibres-ciment ou agrégats légers liés avec du ciment) permettent de réa­liser des cloisons dans tous les locaux humides, privatifs ou collectifs, à forte hygrométrie y compris. Ces plaques multifonctions, permettent de répondre aux exigences indispensables des les établissements recevant du public (ERP) : résistance au feu, aux chocs, aux charges élevées, elles assurent aussi une bonne isolation thermo-acoustique.

 

En outre, elles se mettent en œuvre comme des plaques de plâtre standard. De manière générale, pour éviter les infiltrations d’eau, dans les locaux les plus fortement sollicités (EB+c ou EC), la mise en place d’un système de protection à l’eau sous carrelage (SPEC) est indispensable, conformément à l’Avis technique des produits d’autant que ces plaques ne sont pas visées par le DTU 25.41.

 

Néanmoins, certaines plaques de ciment permettent de s’en affranchir et ne nécessitent qu’un traitement d’étanchéité au niveau des angles et des pieds des cloisons.

 

Intérêt :

adaptées dans tous les locaux humides, cumulent toutes les exigences inhérentes aux ERP, faciles à mettre en œuvre.

Limite :

non visées par le DTU 25.41, se reporter à l’Avis technique et mettre en œuvre le système complet tel que préconisé par le fabricant, plus onéreuses qu’une plaque de plâtre en locaux EB+privatifs.




Solution 3 : Les solutions prêtes à carreler

 

 

©

Wedi

 

Légères, souples les solutions de panneaux prêts à carreler sont une alternative aux plaques de plâtre. Mais uniquement dans les locaux EB+ privatifs.

 

Insensibles à l’humidité, les panneaux dits prêts-à-carreler peuvent être en mousse dure de polystyrène recouverts, sur les deux faces, d’un mortier spécial arme d’une trame en fibre de verre ou en mousse de polyuréthane extrudée avec couches de renfort sans ciment et recouvertes d’un non tissé recto verso.

 

Ils permettent de carreler directement sur le support. Imputrescibles, leur intérêt premier est de venir en doublage en recouvrement total ou partiel. Mais ces panneaux prêts-à-carreler peuvent aussi devenir cloisons dans les salles de bains privatives - et uniquement celles-ci - à condition de privilégier la rigidité.

 

Il faut donc une épaisseur suffisante et des profilés adaptés. En outre, le ruissellement et les projections d’eau doivent être traités en pied de cloisons et la jonction des panneaux, avec les solutions adaptées préconisées par les fabricants.

 

Intérêt :

plus légère que les solutions à base de plâtre et de ciment, adaptée notamment pour rénovation en étage, souple.

Limite :

propriétés limitées, vérifier la rigidité, attention aux ruissellements et projection d eau.




Classement des locaux humides*
Exposition à l’eau Sollicitation d’emploi Types de locaux admissibles (exemples)

EA


Locaux dits secs ou faiblement humides
L’eau intervient seulement pour l’entretien et le nettoyage, mais jamais sous forme d’eau projetée. Chambres, couloirs de circulation, bureaux.

EB


Locaux moyennement humides
L’eau intervient seulement pour l’entretien et le nettoyage, mais jamais sous forme d’eau projetée sous pression. En cours d’exploitation du local l’eau intervient sous forme liquide ou sous forme de vapeur d’eau et elle adit de manière puls ou moins momentanée. Locaux avec point d’eau (lavabo ou évier).

EB+privatifs


Locaux humides à usage privatif
En cours d’exploitation du local, l’eau intervient sous forme liquide ou sous forme d’eau vapeur, et elle agit de façon épisodique, mais pendant des périodes plus longues dans les cas EB. Locaux (salle de bains ou salle d’eau) intégrant un receveur de douche ou une baignoire.

EB+ collectifs


Locaux humides à usage collectif.
L’eau intervient pour l’entretien et le nettoyage, au jet éventuelement; le nettoyage au jet haute pression (>60bars) étant exclu. Douche individuelle à usage collectif, sanitaires collectifs, cuisine collective, laverie collective.

EC


Locaux très humides
L’eau intervient sous forme liquide ou sous forme de vapeur d’eau, de façon pratiquement systématique. Le nettoyage au jet d’eau sous pression est admis. Douches collectives, piscines, centre aquatiques, balnéothérapie, laverie industrielle, cuisine collective (si nerroyage haute pression).

 




Source : batirama.com / Luce Aromans

1 Commentaire
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  • par Foucault
  • 24/01/2014 15:46:15

Vous évoquez des panneaux spéciaux en ciment pour arrêter l'humidité. Pouvez vous me dire ou on les trouve. Merci

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