Le groupe allemand a donné son accord de principe à Sillia Energie, dont l'offre définitive de reprise a été transmise le 23 décembre à l'expert désigné par le Comité central d'entreprise, selon les mêmes sources.
Celui-ci devrait rendre son avis à la fin janvier, a indiqué Marc Soubitez, délégué central de la CFDT. Parallèlement, l'offre du groupe breton devra faire l'objet d'un avis du mandataire du tribunal de commerce, a précisé son homologue de la CGT à l'usine de Vénissieux, Serge Truscello.
L'offre sera ensuite soumise pour avis, début février, au Comité central d'entreprise et au CHSCT de Bosch. Sur le plan industriel, l'offre de Sillia devrait être renforcée par une prise de participation minoritaire de la PME montpelliéraine UrbaSolar, qui apportera ses capacités de production (environ 50 mégawatts de panneaux par an) et des débouchés commerciaux.
Des contrats avec deux autres acteurs du secteur des énergies renouvelables, l'allemand Juwi et le français Langa, devraient permettre de renforcer la charge de travail de la nouvelle entité, selon les même sources.
Pour Serge Truscello, il faudra toutefois attendre au moins 2015 pour que la société puisse retrouver le niveau de production de l'actuelle unité de Vénissieux, soit 150 mégawatts de panneaux par an.
"Pour l'instant, on ne sait pas ce qu'il y a précisément dans le plan de reprise, si c'est viable ou pas", a ajouté le syndicaliste, qui s'inquiète également des "conséquences de la cession sur les conditions de travail" du personnel. Sillia reprendrait 128 salariés sur les 240 actuellement employés par l'usine de la banlieue lyonnaise.
Une soixantaine de salariés ayant effectué des carrières longues pourront bénéficier de départs en préretraite à partir de 55, voir 54 ans, dans le cadre d'un accord déjà négocié entre les syndicats et la direction de Bosch, qui s'est engagé à financer le dispositif. Une vingtaine d'autres pourraient être repris sur le site par la filiale Bosch Rexroth (produits hydrauliques).
Depuis la mi-novembre, quelque 180 salariés sont en chômage technique. Pour les autres, 10 jours de chômage partiel sont prévus d'ici la mi-février, selon la CGT. Fin 2012, Bosch avait annoncé son retrait du solaire en raison de pertes cumulées de 2,4 milliards d'euros sur trois exercices pour sa filiale Bosch Solar Energy.
En Allemagne, la plus grande part des activités de Bosch dans ce secteur va être reprise par l'allemand Solarworld. Cette reprise inclut le plus grand site de Bosch situé à Arnstadt (centre) qui emploie 1.600 salariés, dont 800 seront conservés dans la fabrication de cellules photovoltaïques.