Cette instance de la SGP, composé de 11 administrateurs de l'Etat et de 10 élus (l'UDI André Santini comme représentant des maires d'Ile-de-France, le président PS de la région Ile-de-France Jean-Paul Huchon et les huit présidents de conseils généraux de la région), avait jusque là adopté ses décisions à l'unanimité.
Le communiqué du Conseil de surveillance se borne à indiquer qu'il "a donné un avis favorable aux propositions du gouvernement de mettre fin aux fonctions d'Etienne Guyot, président du directoire, et de nommer Philippe Yvin au poste de président du directoire".
De sources concordantes, le départ de M. Guyot a recueilli 13 votes favorables, 5 défavorables. Il y a eu 1 bulletin blanc et 2 personnes n'ont pas pris part au vote. L'arrivée de M. Yvin a été adoptée avec 17 votes favorables, 3 défavorables, 1 blanc.
Ces votes, à bulletins secrets, reflètent les remous qu'a suscité depuis le début janvier, l'annonce du départ de M. Guyot, dont le poste à la tête d'un établissement public est à la discrétion du gouvernement. M. Guyot avait été nommé par le gouvernement Fillon et aura donc été maintenu dans ses fonctions 18 mois après l'arrivée de la gauche au pouvoir.
Tant les élus que les acteurs économiques ont fait connaître leur inquiétude de le voir partir, craignant que le changement de pilote à la SGP n'entraîne des retards dans l'avancement du supermétro Grand Paris Express, chantier colossal sensé servir de locomotive économique.
Le "travail remarquable" d'Etienne Guyot a été "salué" par le Conseil de surveillance, qui "s'associe pleinement à l'hommage unanime des maires et des élus franciliens, de toutes sensibilités, qui reconnaissent (s)a méthode partenariale, son écoute, son dévouement et son expertise au service du Grand Paris Express et de l'amélioration de la vie des 12 millions d'habitants de la région".
C'est dans ce contexte que Philippe Yvin va devoir prendre la suite. Le processus de sa désignation doit encore passer par des auditions devant les commissions de l'Aménagement du territoire de l'Assemblée et du Sénat avant de faire l'objet d'une nomination en Conseil des ministres.
Philippe Yvin est un proche du président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone (PS), homme fort de la Seine-Saint-Denis, auquel on prête l'intention de briguer la présidence de la Métropole du Grand Paris en 2016.