Les performances demandées ne pourront être atteintes qu'avec des chaudières très Bas NOx ou à condensation. A Milan, les constructeurs présents au salon de la Mostra Convegno ont choisi : ce sera la condensation. Les chaudières très Bas NOx sont plus coûteuses, pas plus propres et leur rendement est moindre.
Les fabricants italiens accommodent la condensation à leur manière. Ils proposent des chaudières « seules », simple ou double service, notamment en cascade, mais aussi de nombreuses solutions mixtes : condensation + solaire thermique, condensation + pompe à chaleur, voire la triple association condensation + solaire thermique + pompe à chaleur.
Mais surtout, ils proposent ces solutions à la fois pour une pose traditionnelle et pour une pose en encastré dans le mur extérieur des maisons et des appartements.
Le nouvel appareil Genus Premium EVO Solar FS de Ariston, par exemple, associe une chaudière à condensation murale de 18, 25 ou 35 kW avec corps de chauffe en acier inoxydable, fabriqué par le français Sermeta, dont le rendement nominal dépasse 106% sur PCI pour les trois modèles, et un module solaire thermique.
Ce dernier se compose d'un ballon de 180 l, doté d'un échangeur solaire de 1,5 m² de surface. Sensys, la régulation de l'ensemble veille à la stratification de chaleur dans le ballon. Si la contribution solaire ne suffit pas, la chaudière ne réchauffe que la partie supérieure du ballon.
La chaudière module sa puissance dans un rapport de 1 à 10 : le plus petit modèle démarre et peut fonctionner durablement à 1,8 kW. La qualité des produits de combustion est remarquable : classe NOx 5 e <25 mgNOx/kWh.
Grâce à la présence d'un circulateur haut rendement à variation de vitesse, la puissance électrique appelée par ces générateurs plafonne à 175, 181 et 184 W, selon les modèles. La solution Genus Premium EVO Solar FS peut être équipée du bus de communication BridgeNet®.
Ce bus insère l'appareil dans un système domotique plus vaste, fournit à l'installateur un accès aux paramètres de fonctionnement du générateur, lui envoie des alarmes, le cas échéant, et permet à l'utilisateur un pilotage à distance par internet ou par Smartphone.
La chaudière à condensation Genus Premium Evo EXT/IN, qui constitue le cœur de ce système combiné, est également disponible seule, en version pour installation intérieure, pour installation extérieure et pour installation extérieure encastrée.
A 30% de charge, son brûleur à prémélange et le corps de chauffe en acier inoxydable Sermeta, lui assurent un rendement de 108,1%, contre 106,2% à puissance nominale.
Les constructeurs italiens ont perfectionné l'art de la cascade : plusieurs générateurs, montés en parallèle, pilotés par une régulation unique. Comme la plupart d'entre-eux fabriquent des chaudières murales gaz à condensation avec des puissances supérieures à 100 kW, il devient très facile de réaliser des chaufferies murales, à l'aide de générateurs en cascades.
Cette architecture, proposée par tous les fabricants italiens sans exception, mais aussi par Viessmann ou le hollandais Atag, comporte de nombreux avantages. Pour commencer, les chaudières gaz à condensation équipées de brûleur à prémélange air-gaz atteignent leur meilleur rendement à charge partielle.
La régulation de la cascade veille donc en permanence à maximiser le rendement. Dans une chaufferie composée de 4 chaudières murales de 50 kW, si la puissance appelée à un moment précis est de 100 KW, la régulation mettra en route les 4 générateurs à 50% de charge (25 kW), plutôt que 2 générateurs à puissance nominale (50 kW).
Le gain de rendement instantané est modeste, de l'ordre de 2 à 2,5 points, mais rapporté au rendement d'exploitation annuel, cette démarche systématique se traduit par de substantielles économies de gaz.
Deuxièmement, une chaufferie composée de chaudières en cascade est nettement plus fiable qu'une chaufferie traditionnelle : il est virtuellement impossible que toutes les chaudières tombent en panne au même moment.
Ce qui, traduit en termes d'exploitation, signifie que lorsqu'un générateur est en panne, l'exploitant n'est pas tenu d'intervenir de toute urgence. Il peut remplacer lé générateur défaillant en quelques jours, plutôt qu'un quelques heures. De toute façon, le chauffage et la production d'ECs ne seront pas interrompus.
Comme il s'agit de générateurs muraux, il est également plus facile de le déposer et de les remplacer. Si la chaufferie est au bout de couloirs tortueux dans un bâtiment existant, l'acheminement d'un générateur mural ne pose pas de difficulté particulière.
Enfin, l'investissement est réduit par rapport à une chaufferie classique. Dans le cas habituel d'une chaufferie, en effet, on installe deux générateurs avec une surpuissance totale importante, de l'ordre de 50 à 70%, car il faut être en mesure d'assurer le chauffage si l'un des deux tombe en panne.
Dans notre exemple précédent – 4 générateurs de 50 kW pour une puissance nominale de 200 kW -, il suffirait d'ajouter un générateur de 50 kW (25% de surpuissance) pour atteindre une haute fiabilité. Si un générateur tombe en panne, le cinquième se met en route.
La cascade MultiInox d'Unical, par exemple, est composée de chaudières modulantes, Bas NOx, à condensation en acier inoxydable. L'ensemble peut être installé en chaufferie ou bien directement à l'extérieur (IP X5D). Avec un maximum de 8 modules, la puissance nominale totale atteint 935 kW, avec une modulation de 1 à 31 : 30 à 935 kW, tout en maintenant un rendement moyen de 106,2% sur PCI.
L'Italie s'est emparée de l'idée des générateurs hybrides. Le but est moins de réaliser des économies que de faire face aux contraintes de la construction neuve : faibles besoins de chauffage, notamment en mi-saison, mais importants besoins d'eau chaude sanitaire.
Ce qui signifie que les générateurs adaptés à la construction neuve doivent être en mesure de fournir durablement, sans perte de rendement, des puissances de chauffage de l'ordre de 1 kW ou moins, tout en assurant une abondante production d'ECS.
Les conditions du marché italien ne sont pas identiques à celles qui prévalent en France. L'électricité est nettement plus chère. Dans le cas des chaudières hybrides, le basculement entre chaudière et Pac dépend moins du rendement de la Pac en termes d'énergie primaire, que des prix comparés du gaz et de l'électricité.
Tous les fabricants de chaudières italiens, y compris ceux que le marché français n'intéresse pas, comme Sylber, en proposent. Le plus souvent, ils y associent une production d'ECS solaire thermique et une régulation pour l'ensemble.