Le 24 janvier 2011, cet intérimaire de 37 ans, père de trois enfants, avait fait une chute mortelle de 15 mètres. La passerelle sur laquelle il se trouvait avait été heurtée par le chargement d'une grue.
Trois ans après les faits, Bouygues Travaux publics, responsable de la coordination de la sécurité du génie civil sur le chantier, a été condamné pour homicide involontaire par le tribunal correctionnel de Cherbourg à 75 000 euros d'amende, une peine inférieure aux réquisitions du parquet qui avait demandé 100 000 euros.
Un sous-traitant, la société Tissot, propriétaire de la passerelle, a été condamné pour sa part à une amende de 35 000 euros. Quant au grutier, il écope d'un an de prison, dont neuf mois avec sursis et mise à l'épreuve.
La société Normetal, qui l'employait via une société d'intérim, a en revanche été relaxée. Les condamnés devront verser des dommages et intérêts à hauteur de 306 000 euros à la femme et aux enfants de la victime.
Lors du procès, début février, le procureur de la République avait dénoncé le "taux faramineux de cannabis du grutier", lui reprochant les "six secondes d'accélération" du chargement avant le choc qui ont "augmenté fortement les dégâts".
Boulons absents ou mal serrés, absence de certains dispositifs de sécurité, : au total, 26 irrégularités avaient été relevées lors d'une expertise des passerelles de la société Tissot, qui ne disposaient de dispositif anti-soulèvement.