"Après les annonces du premier ministre, il est désormais certain que les collectivités locales seront fortement sollicitées pour participer à l'effort de redressement des finances publiques", note Bruno Cavagné, le président de la FNTP, avec une baisse des dotations "d'environ 3 milliards d'euros chaque année entre 2015 et 2017".
"En partant de l'hypothèse que l'ampleur de la baisse des investissements liés aux travaux publics sera équivalente à celle de l'investissement global, il en résulterait un plongeon potentiel du chiffre d'affaires des travaux publics liés aux collectivités et de fortes destructions d'emplois", poursuit-il.
En cas de baisse de 21% des dépenses d'investissement des collectivités locales en 2017 par rapport à 2014 - l'une des hypothèses envisagées dans une étude de la Banque Postale, citée par la FNTP -, le chiffre d'affaires des travaux publics reculerait ainsi de 3,8 milliards d'euros, provoquant la destruction de 37.000 emplois, selon la fédération.
Et en cas de "scénario noir" (des dépenses en baisse de 34%), ce sont 58.600 emplois qui disparaîtraient, estime la même source."Ces pertes d'emploi impacteront en outre durablement la compétitivité de notre secteur, en se traduisant par une perte de compétences dans certains domaines qui faisaient jusqu'à présent la force de nos entreprises sur le marché national et à l'export", estime la FNTP.
Si les entreprises de travaux publics sont "conscientes des contraintes qui pèsent sur les budgets publics", selon M. Cavagné, elles ne veulent pas que "l'investissement devienne, une fois encore, la variable d'ajustement des budgets", au "détriment de la compétitivité et de l'emploi dans nos territoires", dit-il.
"Collectivement, la réduction des dépenses en infrastructures est un mauvais calcul : reporter ou annuler l'investissement en faveur de notre patrimoine en routes, ponts, réseaux d'eau et d'électricité fera porter un poids encore plus lourd sur la dépense publique... à venir", avertit la FNTP.
La fédération table pour l'heure sur un recul de 4% de l'activité des entreprises de travaux publics cette année (après -3% en 2013) et une perte de 12.000 emplois.