Les organisations syndicales de la société d'économie mixte Gaz Électricité de Grenoble (GEG), dont la ville est actionnaire majoritaire, reprochent à la municipalité de ne pas avoir laissé la possibilité à l'entreprise de formuler au cours de la procédure d'appel d'offres une proposition compétitive, qui lui aurait permis de garder le marché.
"Nous faisions partie des deux dernières entreprises retenues et nos propositions étaient très proches. Le dialogue compétitif, période au cours de laquelle les deux derniers candidats sont à nouveau auditionnés et peuvent affiner leurs offres, n'a pas eu lieu et nous ignorons pourquoi", a déploré Alain Trémier, secrétaire du syndicat CGT.
L'intersyndicale CFE-CGC, CGT et FO a dénoncé "un choix politique" et sommé la municipalité de "faire preuve de transparence" sur ses "véritables intentions". "Ils ont prôné le service public pendant toute la campagne municipale et à la moindre occasion, ils penchent du côté d'un groupe privé du Cac 40.
"Nous ne souhaitions pas être privilégiés, simplement être jugés à notre juste valeur", ajoute Alain Trémier. Vingt-cinq emplois sont menacés d'après les syndicats, qui évoquent également 1,5 million de pertes de chiffre d'affaires pour l'entreprise.
"Comment se fait-il qu'avec des notes supérieures à ses concurrents, GEG se voit placé derrière eux ?", se sont interrogés les syndicats devant le conseil municipal. "Une dernière offre aurait pu permettre à GEG à défendre sa candidature", ont-ils souligné devant les élus.
"Le mode de gestion de GEG a évolué au fil des années. Il nous faut distinguer l'actionnariat et la contractualisation de l'outil lui-même, à savoir les salariés et leurs compétences", a rétorqué Éric Piolle, le maire de la ville.
"Au sujet de la dimension sociale, il y aura maintien des salariés concernés dans la structure s'ils le souhaitent", a-t-il précisé, avant de reporter le conseil municipal et le vote de la délibération validant l'appel d'offres à lundi prochain.
Créée en 1851, GEG, longtemps régie municipale, a été en partie privatisée en 1986. L'entreprise, à qui avait aussi été confiée la gestion de l'éclairage public, est aujourd'hui le sixième distributeur français d'électricité.