"L'électricité qui était un facteur de compétitivité pour l'industrie française, est en train de devenir un frein", a alerté Pascal Casanova, le directeur général de Lafarge France, lors d'une audition par la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale.
Le dirigeant du cimentier a regretté devant les députés que les cimentiers ne soient pas considérés comme des électro-intensifs, alors que les dépenses en électricité représentent "plus de 20% des coûts" du groupe en France.
M. Casanova a prévenu que "les discussions (...) en cours" portant sur une réforme du mode de calcul du prix de l'électricité risquent d'accentuer encore plus l'écart de compétitivité entre l'industrie française et celle de l'Allemagne."
Aujourd'hui, la tarification Arenh (l'accès régulé à l'électricité nucléaire historique en France, ndlr), c'est 42 euros par megawattheure, alors qu'en Allemagne elle est de 36 euros", a-t-il souligné. Si l'on ajoute les coûts de transport et de taxe, on arrive à 54 en France contre 41" dans le pays voisin.
"Au total, l'impact pour Lafarge des discussions en cours, c'est de l'ordre de 15 millions d'euros" a-t-il prévenu, précisant que le mégawattheure pourrait atteindre 65 euros.
M. Casanova a attiré l'attention des députés sur ce "sujet majeur", signalant que "L'Allemagne exporte déjà du ciment vers la France", laissant entendre que le phénomène pourrait s'accentuer si le coût de l'énergie poursuit sa hausse pour les cimentiers.