A l’heure où l’état se mobilise pour trouver à l’échelle nationale et locale les clés qui permettront d’embarquer les citoyens dans une inéluctable transition énergétique, une étude IFOP pour Energie Perspective-FTI interroge les Français sur le sujet.
Leur a-t-on déjà parlé d’économies d’énergie ? Ont-ils confiance en leurs maires pour les orienter sur la question des économies d’énergie ? Que pensent-ils réellement de la transition énergétique ? Pensent-ils rénover énergétiquement à moyen terme ? Et si oui, à qui confier les travaux?
Quand on leur demande s’ils ont déjà entendu parlé de la transition énergétique, les Français répondent en moyenne « oui » à 78%. A l’exception du Nord-Est où pratiquement 1 Français sur 3 n’en a jamais entendu parlé, ces résultats restent encourageants et viennent saluer des années de sensibilisation.
Si tout le monde en a déjà plus ou moins entendu parlé, les contours de la Transition énergétique restent cependant plutôt flous pour la plupart des Français. Ainsi, seulement 38% des Français déclarent savoir assez bien de quoi il s’agit. De la sensibilisation à l’engagement, il reste donc encore du chemin à parcourir. Après explication de texte, 74 % Français se déclarent personnellement concernés par la Transition énergétique.
Des différences marquées entre les régions apparaissent alors. Ainsi les Français du Sud-Ouest se sentent plus concernés (81%) que les habitants du Nord-Est, où seulement 66% des Français se déclarent concernés par la Transition énergétique.
Le problème se pose quand on demande aux Français si leur collectivité leur a déjà parlé d’économies d’énergie. Une question somme toute légitime à l’heure où tous les acteurs politiques aiment à rappeler le poids de la responsabilité des collectivités dans la Transition Energétique.
Et pourtant. 72% des Français déclarent ne jamais avoir entendu parlé d’économies d’énergie par leur collectivité. Pire. 73% ignorent les primes et subventions proposées en local en cas de travaux de rénovation énergétique.
Un chiffre en dehors de toute réalité, puisque ces mêmes primes et subventions peuvent considérablement financer un projet de rénovation, allant parfois jusqu’à réduire de 50% la facture finale des travaux.
Se pose alors la question de la légitimité et la confiance. Comment les Français perçoivent-ils la légitimité de leur collectivité sur les questions de travaux d’énergie ?
Le hic c’est que justement 61% des Français se déclarent confiants quant à l’action globale de leur collectivité et qu’ils sont même 52% à penser qu’elle est légitime pour les orienter sur les questions de travaux d’économies d’énergie (contre 30% d’avis négatifs). Mais alors qu’est-ce qui freine les collectivités à amorcer le dialogue énergétique avec leurs administrés ?
Pierres angulaires naturelles de la transition énergétique, leur statut de tiers de confiance est pourtant un vecteur d’accélération de la rénovation énergétique. A condition de s’en saisir... car urgence il y a. Presque 4 Français sur 10 envisagent de faire des travaux énergétiques, dont 20% d’ici moins de deux ans.
Des chiffres encourageants mais qui pourraient considérablement augmenter si le travail de sensibilisation à la rénovation énergétique et aux aides disponibles était dûment mené. Car la crise se fait là encore cruellement sentir. Ainsi, sur les 62 % de Français qui n’envisagent pas de mener des travaux de rénovation chez eux, 23% déclarent que c’est faute de moyens financiers.
Enfin, l’enquête révèle que 1 Français sur 10 se sent mal chez lui. Un argument de plus pour activer la rénovation énergétique en France.
Si la rénovation énergétique des territoires est un formidable axe de communication pour une ville, une commune, une région, elle constitue aussi l’occasion de dynamiser l’activité économique des territoires. Comment ? En offrant des emplois (75000 créations d’emploi prévues sur le secteur) et en contribuant au maintien de l’activité des entreprises, spécialement celles des artisans locaux.
Et ce n’est pas les Français qui diront le contraire : seulement 6% d’entre eux pensent faire appel à un grand groupe pour mener leurs travaux de rénovation, contre 62% qui pensent confier leurs travaux à une petite entreprise locale ou un artisan. « Les chiffres révélés dans l’étude montrent que le sujet de la transition énergétique atteint un certain niveau de maturité, voire de stagnation, confie Yann Person, Fondateur d’Energie Perspective.
Ce n’est pas pour rien si l’on n’arrive pas à dépasser la barre des 150 000 rénovations par an (contre un objectif de 500 000/an fixé par le Président Hollande, ndlr). En effet, les Français sont au courant, ils se sentent plutôt concernés mais ne pensent pas pour la plupart engager de travaux de rénovation, notamment pour des raisons financières.
Les 62% de Français qui feraient plutôt appel à des petits artisans en local qu’à des grands groupes, c’est bien le signe d’un monde en mutation. Naturellement constitutive du bien commun, la rénovation énergétique constitue plus que jamais l’opportunité de dynamiser l’activité économique dans les territoires et de créer des emplois non délocalisables.»
*Salon des maires et des collectivités, du 25 au 27 novembre 2014, Parc des exposition de Paris Porte de Versailles.
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Emplois non délocalisables mais "artisans" mobiles si on en juge par l'immigration massive de ceux-ci venant en particulier d'Europe de l'est. donc résultats presque identiques, seules les fournitures passent par le négoce local.