Géothermie : quand les incidents s’enchaînent

Géothermie : quand les incidents s’enchaînent

Dès le premier hiver, après la mise en place de la pompe à chaleur, les pannes se répètent et le chauffage n’est pas au rendez-vous… Une technique particulière ?










Intéressé par les performances économiques annoncées, un maître d’ouvrage décide de mettre en place un système de chauffage par géothermie avec des capteurs extérieurs horizontaux. Une entreprise de plomberie locale est choisie par l’architecte en charge de la construction du pavillon. Cette entreprise fait appel à son grossiste habituel pour la fourniture d’une pompe à chaleur équipée de deux compresseurs. L’installation prévue reste “classique” pour ce type de géothermie : un captage des calories extérieures avec un réseau de canalisations d’eau additionnée d’un antigel, un corps chauffant constitué d’un plancher chauffant à eau chaude sous Avis technique, entre les deux, le générateur permettant l’échange des ­calories. L’entreprise fait dimensionner la puissance de chauffage nécessaire par un bureau d’études spécialisé en thermique.

Enchaînement de dysfonctionnements

L’installation, réceptionnée en milieu de printemps, n’a pas fait l’objet de réserves particulières. Pourtant, dès le premier hiver suivant l’installation, le maître d’ouvrage s’est rapidement plaint de plusieurs dysfonctionnements et de pannes à répétition. Il évoque notamment des baisses de tension électrique très sensibles à chaque mise en route du générateur, une hausse de pression dans le capteur extérieur et des mises en sécurité du deuxième compresseur.

Trois anomalies détectées
Les opérations d’expertise ont permis de détecter plusieurs sortes d’anomalies :
1- la baisse de tension électrique : ce phénomène était dû à la forte puissance électrique mobilisée à chaque démarrage du générateur. Un démarreur progressif a été ins­tallé pour limiter cette baisse de tension ;
2- la hausse de pression dans le capteur horizontal : lors des opérations d’expertise, la présence d’une vanne de raccordement du réseau de captage extérieur sur le réseau d’eau de la Ville a été constatée : cette vanne aurait été mise en place pour faciliter des appoints d’eau sur ce capteur. La présence de cette vanne est proscrite pour ce type d’installation, pour des raisons sanitaires mais également pour des raisons de fonctionnement comme nous le verrons dans le prochain dysfonctionnement. Cette vanne était, par ailleurs, en permanence en position ouverte : la pression dans le capteur extérieur s’est donc simplement alignée sur la pression du réseau de la Ville ;
3- la mise en sécurité du deuxième compresseur : cette mise en sécurité est liée au précédent dysfonctionnement. En effet, l’augmentation de pression dans le captage extérieur a eu pour effet la mise en action de la soupape de ce circuit : des vidanges successives du fluide dans ce capteur ont ainsi eu lieu. Ces vidanges successives et l’apport compensé en eau claire ont produit une dilution de l’antigel dans le capteur.
Pendant les épisodes les plus froids, le fluide de ce capteur gelait lors de son passage dans l’échangeur à plaques, le plus froid correspondant au deuxième compresseur. Ce gel qui aurait pu détériorer cet échangeur a entraîné la mise en sécurité de ce deuxième compresseur. La vanne en cause a donc été condamnée et la concentration en antigel a été augmentée pour revenir à un niveau normal.
L. Drillet Socabat Rouen

Que fallait-il faire ?
L’entreprise posant ce type d’installation doit être parfaitement formée notamment par les fournisseurs des générateurs posés. Une bonne connaissance du matériel posé est en effet incontournable pour ce type d’installation.   Une qualité particulière doit être mise en œuvre pour le captage extérieur des calories, le maintien du dosage antigel restant essentiel pour le bon fonctionnement de la pompe à chaleur.


En savoir plus      
Qualibat propose maintenant des qualifications pour ce métier : 5381 et 5382.
Une marque volontaire “NF PAC” existe désormais. Elle est délivrée par l’Afaq-Afnor certification. Elle permet de s’assurer que le produit a bien fait l’objet de vérifications vis-à-vis des normes et des performances annoncées.

À LIRE AUSSI
     
• Plancher trop souple : ça grince !
• Le torchis : un ancêtre un peu délicat...
• Infiltrations en sous-sol : quelles précautions
  prendre

• Géothermie : quand quand les incidents
  s'enchaînent

• Garde–corps en bois : les risques
  d'une mauvaise mise en oeuvre

• Une douche à l'italienne... trop fuyante !
• Risques du sol : vous êtes responsable
• Rénover une isolation par l'extérieur :
  gare aux fissures !

• Des suintements fétides à la surface
  du gazon...

• Des gouttières havraises qui inondent
• Un décollement d'enduit peu banal !
• De l'air froid entre dans l'appartement
• Décollement en façade : à qui la faute ?
• Des cuvettes suspendues sur la sellette
• Quand la VMC génère de la condensation
• Chaînage discontinu : fissures certaines !
• Un carrelage qui fait des vagues
• Le bistre : trop collant pour être honnête !
2 Commentaires
logo
bronze
  • par clo56
  • 07/07/2016 22:50:58

un RGE qui envoie sa secrétaire aurait été meilleur. Qualification taxe !!!

logo
- -
  • par vmallet
  • 02/09/2015 10:13:22

Et surtout, exiger la qualification QualiPAC, reconnue RGE, pour l'installateur

Laissez votre commentaire

Saisissez votre Pseudo (votre commentaire sera publié sous ce nom)

Saisissez votre email (une alerte sera envoyée à cette adresse pour vous avertir de la publication de votre commentaire)

Votre commentaire sera publié dans les plus brefs délais après validation par nos modérateurs.

Articles qui devraient vous intéresser

Pour aller plus loin ...

Newsletter
Produits

SP 20 GHF

Votre avis compte
Croyez-vous que le non-remplacement de la niche fiscale Pinel soit une une bonne idée ? (9 votants)
 
Articles
Nouveautés Produits

Jauge R1 – Fissuromètre connecté