Traitement des bois de construction et d'aménagement

Traitement des bois de construction et d'aménagement

Prévenir ou guérir les attaques des insectes et champignons, les produits de traitement du bois sont efficaces et sans danger inacceptable pour la santé et l’environnement.




Les faibles volumes de ce marché rendent élevés les coûts liés à la mise sur le marché de nouvelles formules.

 

La plupart des essences de bois utilisées dans la construction et l’aménagement ne sont pas naturellement durables. Des insectes à larves xylophages, des champignons et des termites peuvent compromettre à terme leur?résistance?mécanique. Convenablement?traités,?les bois conserveront leurs caractéristiques pendant au moins 20 à 30 ans.

 

Avant leur mise en œuvre

 

Ils sont traités industriellement selon les exigences de leur classe d’emploi, par trempage, aspersion, ou en autoclave (imprégnation sous pression). La pénétration du produit n’étant jamais totale et les bois subissant des recoupes, un traitement préventif complémentaire est ensuite nécessaire, par badigeonnage au pinceau ou à la brosse, ou par pulvérisation.

 

 

Doc Cecil Pro

 

Vers une réduction des produits solvantés. Aujourd’hui, 99% des produits de traitement préventif utilisés sont en phase aqueuse (micro-émulsion). Inodores, ils sèchent plus vite et sont beaucoup moins irritants que les produits en phase solvant organique (White Spirit désaromatisé) lors de la pulvérisation sur de grandes surfaces et en espaces confinés.

 

La tendance est également aux formulations en phase aqueuse pour les produits curatifs. Les produits en phase solvant organique sont cependant encore utilisés dans 30 à 40% des traitements curatifs, notamment pour des bois très attaqués et les bois tanniques (chêne, châtaigner) qui forment des taches brunes en présence d’eau. Pénétrant plus vite dans le bois, le solvant agit plus rapidement.

 

Un marché restreint, une R&D coûteuse

 

Toutes classes confondues, le marché des produits de traitement des bois totalise quelque 50 millions € annuels pour l’usage des artisans et des particuliers, dont 10 millions pour les produits curatifs.

 

Quant au volume de produits utilisés dans le traitement industriel, il représente environ 40 millions € par an. Les exigences du règlement biocides entraîne des coûts de R&D et de mise sur le marché très importants au regard de ce marché restreint.

 

L’homologation réglementaire ­d’une nouvelle formulation coûte 2 à 300 000 €. L’innovation n’est donc pas souvent au rendez-vous. Ces dernières années, les produits curatifs sous forme de gel, en double couche, ont cependant apporté une réelle évolution technique.

 

Leur application sans coulure et leur bonne pénétration font que les gels s’étendent peu à peu aux produits préventifs, qui sont alors appliqués en une seule pulvérisation.

 

 

AVIS D’EXPERT

 

Eric Heisel,
expert en Durabilité-préservation des bois à l’Institut Technologique FCBA

 

« En matière de sécurité sanitaire et environnementale, la France a été très avant-gardiste »

 

Comment la France se positionne-t-elle par rapport au règlement européen sur les produits biocides ?


Elle a anticipé de 15-20 ans la directive européenne, grâce à la coopération de tous les acteurs de la filière. Avec les certifications CTB-P+, pour l’efficacité
des produits, mais aussi CTB-A+ pour la qualité des entreprises et CTB-B+, pour l’aptitude à l’emploi des bois, elle a entrepris une mutation assez importante du secteur.

 

Le marché français n’a donc pas été bouleversé par l’application de la nouvelle réglementation, qui a réduit le nombre de matières actives autorisées. Dites “acceptables” pour la santé et l’environnement, celles-ci entrent pour une très faible part dans les traitements actuels.

 

Le ciblage des produits par marché permet de n’introduire que le juste dosage nécessaire.

 

Quelles sont les principales matières actives en usage aujourd’hui ?

 

La cyperméthrine, ou perméthrine, est un insecticide termicide très efficace au contact et qui a un effet répulsif également. Les fongicides, utilisés contre les pourritures cubiques, fibreuses et molles, sont essentiellement des azoles (propiconazole et tébuconazole), de l’IPBC et des ammoniums quaternaires.

 

Le mélange de ces substances actives crée des synergies qui permettent d’en mettre moins tout en élargissant le spectre d’action.

 

La réglementation n’a-t-elle eu que des effets positifs ?

 

La directive a eu l’inconvénient majeur de générer des coûts très élevés pour mettre un produit sur le marché. Il faut en effet compter entre 500 000 € et 5 millions € pour introduire une matière active nouvelle, en fonction des essais à mener.

 

Cela est d’autant plus limitant que les marchés concernés sont très réduits. Beaucoup de substances intéressantes ne sont pas utilisables faute d’études.

 

On trouve donc assez peu de matières actives, de formulations différentes, et le nombre de fabricants est moins élevé que par le passé. Les petites structures n’ont pas pu suivre !

 

 

Réglementation, normes et certifications

 

 

Doc Xylophène

 

 

Doc Xylophène

 

Entré en vigueur le 1er septembre 2013, le règlement sur les produits biocides (BPR) n° 528/2012 a renforcé l’évaluation des risques toxicologiques sur l’homme et sur l’environnement. Il fait suite à la directive biocides de 1998, appliquée à partir de 2000, qui a imposé une Autorisation de Mise sur le Marché pour les produits de traitement du bois (autorisation donnée à la fois sur la matière active et sur sa formulation).

 

Les tests d’efficacité préventive répondent à la norme NF EN 599 de juillet 2009 (Efficacité des produits préventifs de préservation du bois établie par des essais biologiques - Partie 1 : spécification par classe d’emploi. Partie 2 : classification et étiquetage).

 


Les tests d’efficacité curative répondent à la NF EN 14128 de juillet 2004 (Critères de performance des produits curatifs de préservation du bois établis par des essais biologiques).

 

  • NF EN 335

    (mai 2013) définit les classes d’emploi des bois, en fonction des différents types d’agents biologiques susceptibles de dégrader le bois et de leur virulence.
  • NF EN 350

    définit pour chaque essence la durabilité naturelle aux attaques biologiques et l’imprégnabilité.
  • NF B 50-105-3

    (octobre 2014) définit les spécifications de traitement des bois, pour toutes les essences et en fonction des classes d’emploi, pour la France métropolitaine et les DOM. Elle impose, pour les essences non durables naturellement, une obligation de traiter les bois posés à l’extérieur. La certification CTB-P+ garantit l’efficacité insecticide et/ou fongicide du produit testé par le Centre Technique du Bois (FCBA). Déclaré sûr pour ­l’homme, celui-ci est traçable et respecte l’environnement. L’applicateur professionnel peut apporter une garantie décennale sur son ouvrage et utiliser les bois traités avec des produits CTB-P+ dans une construction HQE.
  • La certification CTB-B+

    atteste de la qualité des traitements préventifs des bois pour l’usage revendiqué (classe d’emploi) en respect de critères santé et environnement.


NB : Le 1er juin 2015 est entré en vigueur le nouvel étiquetage, en application du Règlement CLP (Classification Labelling Packaging) relatif à la classification, à l’étiquetage et à l’emballage des mélanges dangereux, dont font partie les produits pour la préservation du bois.

 




Source : batirama.com

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