Le 30 octobre 2015, le prix moyen du fioul domestique en France (http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/npgr01-50.pdf) était de 47,08 c€ HT/l. Soit une baisse de 25% depuis le 31 octobre 2014.
Dans les allées du Mondial du bâtiment, les spécialistes du chauffage estiment que ces prix bas vont durer quelques années encore. Cela se traduit par deux conséquences : d'une part, les ventes de chaudières fioul repartent et les fabricants investissent dans de nouveaux modèles ;
D'autre part, le solaire thermique et le bois n'en finissent pas de perdre des parts de marché. Moins de 10 000 chaudières bois devraient être vendues en France en 2015.
Plusieurs fabricants présentent de nouvelles chaudières fioul à condensation domestiques, dont De Dietrich et Bosch Thermotechnologie. Ces nouveaux générateurs tirent la reprise des ventes des chaudières fioul.
Le modèle Olio Condens 4000 F de Bosch est une chaudière au sol de 22, 30 et 40 kW. La Directive ErP est passée par là, cette chaudière est donc équipée en série d'un circulateur de classe A, dont l'indice de performance EEI est inférieur à 0,23, d'une sonde extérieure et d'une régulation connectable capable de piloter deux circuits de chauffage indépendants.
Son rendement atteint 102% sur PCI et son corps de chauffe est en acier inoxydable. Cette chaudière porte une étiquette énergétique A. Notons au passage qu'au Mondial du Bâtiment, rares sont les fabricants de chaudières, de pompes à chaleur et de climatiseurs en mesure de communiquer les données techniques de leurs générateurs comme l'exige la Directive ErP depuis le 26 septembre dernier : le rendement annuel en % et en énergie primaire ? Ils ne s'en souviennent jamais et cela ne figure pas dans la doc commerciale des appareils.
Côté chaudière gaz, tous les fabricants présentent presque exclusivement des modèles à condensation. Elm leblanc met en scène ses nouvelles chaudières murales et tours déjà entrevues lors du salon ISH en Mars dernier.
Le modèle mural est la chaudière 9000i W chauffage seul. Le modèle tour est la 9000i WM avec ballon intégré. Dans sa configuration la plus complète, cette chaudière embarque 5 circulateurs : une pour le primaire de la chaudière, une seconde pour la production d'ECS avec échangeur à plaques et stockage dans le ballon, une troisième pour le primaire solaire thermique éventuel, puis une bouteille casse-pression avec deux pompes pour gérer des circuits de chauffage différents.
Du point de vue des performances cette gamme se situe très près des maxima théoriques de la condensation et atteignent un rendement annuel de 94% en énergie primaire. Elm leblanc figure en effet parmi les rares fabricants en mesure de fournir des données ErP.
L'agencement des organes des chaudières est conçu pour faciliter le travail de l'installateur et de l'entreprise de maintenance, tout est accessible depuis la façade. Dans la même collection, pour ainsi dire, elm leblanc présente également une pompe à chaleur gaz à absorption de 18 kW, utilisant l'ammoniaque comme fluide frigorigène et accompagnée d'une unité extérieure aéro- ou géothermique.
Dans le vocabulaire ErP, elle atteint un rendement annualisé de 150%, un rendement de pointe de 170%. Elle sera disponible sur le marché français au second semestre 2016.
Atlantic pour sa part, donne plus de corps à son projet de devenir un fabricant de chauffage multi-énergies. L'entreprise dévoile au Mondial du Bâtiment 2015 trois nouvelles gammes de chaudières murales gaz à condensation, conçues en France et qui seront fabriquées dans l'usine de Billy Berclau (62) dans le Nord.
C'est la première usine de fabrication de chaudière qui se crée en France depuis longtemps. C'est de bon augure. La première gamme est l'hybride Hysae, déjà connue. Naema, la seconde gamme est toute nouvelle et propose 7 modèles à corps de chauffe en acier inoxydable de 12 à 20 kW, deux modèles à mircro accumulation avec des débits d'ECS de 12 à 17 l/minute et deux modèles Naema Duo avec ballon. Ces générateurs seront disponibles en avril 2016.
La troisième gamme est Tweetie : 4 modèles de chaudières classiques, pas à condensation, en tirage naturel, de 24 ou 28 kW. Leur étiquetage est C en chauffage, B en ECS avec un profil de puisage XL.
Toutes ces nouvelles chaudières sont connectables, soit pour un pilotage en marche/arrêt avec NetAtmo, soit pour un pilotage plus fin à travers l'application CozyTouch d'Atlantic. CozyTouch est disponible pour Android et pour iOS et sait piloter le chauffage, l'ECS et la ventilation.
La principale nouveauté en matière de chaudière au Mondial du Bâtiment est moins la domination des générateurs à condensation en gaz et en fioul que l'apparition de nouvelles gammes de chaudières gaz murales de type B1 ou B, c'est-à-dire à tirage naturel, à haut rendement et bas Nox.
Pour bien comprendre l'importance de ce tout récent développement, il faut se remettre en mémoire l'évolution à venir de la Directive ErP Energy Related Products ou produits utilisant de l'énergie. En ce qui concerne les chaudières, cette Directive impose des paliers d'amélioration des rendements, de diminution des nuisances acoustiques et d'amélioration de la qualité des produits de combustion.
La profession dans son ensemble estimait que les chaudières B1 et B11, à tirage naturel, ne passerait pas le palier de septembre 2018 et que seule la condensation en serait capable. Mais voilà, nous avons en France plusieurs millions de chaudières B1 et B11 posées sur des conduits de fumées maçonnés.
Ces conduits ne supporteront pas les températures de fumées plus basses des chaudières à condensation, il faudra les tuber. Dans bien des cas, ce sera extrêmement difficile, notamment lorsqu'il s'agit de conduits collectifs de type Shunt ou Alsace, mais même dans le cas de conduits individuels comme cela existe dans des milliers d'immeubles anciens de nos grandes villes.
Poujoulat, Ubbink et les autres spécialistes du conduit de fumées, développent de nouvelles solutions de rénovation de ces conduits, mais elles seront de toutes manières coûteuses et souvent difficiles à mettre en œuvre.
Les fabricants de chaudières ont donc réfléchi et sont parvenus à mettre au point des chaudières sans condensation, capables de passer avec succès l'échéance 2018 de l'ErP et avec lesquelles on pourra sans problème remplacer les vieilles chaudières à tirage naturel sur conduit individuel.
Au Mondial du Bâtiment, deux fabricants dévoilaient des modèles spécifiquement conçus dans cet esprit : elm leblanc et Frisquet. Nul doute que d'autres apparaîtront au cours des mois à venir. Chez elm leblanc, il s'agit de la Mégalis Bas Nox de 24 kW. Elle fait appel à un brûleur refroidi par le retour du circuit de chauffage.
Ce qui permet d'abaisser la température de flamme et lui assure une production de Nox inférieure à 35 mg/kWh. De quoi passer sous le seuil de 56 mg/kWh prévu par l'ErP en 2018. Frisquet présente pour sa part deux gammes à bas Nox qui passeront facilement les exigences de 2018 : Tradition Visio et Evolution Visio. Elles embarquent le brûleur Flatfire à bas Nox conçu et fabriqué par Frisquet et leurs corps de chauffe est optimisé pour atteindre un rendement élevé, juste en dessous de celui des chaudières à condensation.