Or ce parc comporte une particularité unique en Europe avec ses centaines de milliers de logements en chauffage électrique direct. Qivivo est le seul à y avoir pensé dès le début et à offrir un pouvoir de coupure suffisant pour piloter des émetteurs électriques à effet Joule en tout ou rien.
La nouvelle génération du thermostat, disponible depuis décembre 2015, fait un pas de plus. Il sait désormais piloter les émetteurs électriques programmés par un “Fil Pilote”, le fameux protocole du Gifam. Dès mars prochain, une mise à jour du software permettra de prendre en charge les émetteurs en fil pilote multizones, en ajoutant un boîtier derrière chaque émetteur.
Reste la question des chaudières. Le parc installé français est très majoritairement composé de chaudières en tout ou rien ou en protocoles propriétaires, différent pour chaque marque. Les constructeurs de chaudières, pour l’instant, n’ont pas souhaité ouvrir leurs protocoles aux fabricants de thermostats connectés.
Ces derniers ne savent donc piloter les chaudières à variation de puissance et les pompes à chaleur à variation de fréquence par inverter, qu’en tout ou rien. Ce qui ne permet pas d’exploiter toutes leurs ressources, voire même empêche les chaudières de condenser.
Pour contourner l’obstacle, Qivivo a développé toute une série d’algorithmes – sa spécialité – qui apprend la loi d’eau des chaudières, lorsqu’elles en ont une, et simule une régulation chrono-proportionnelle. Le fabricant n’est pas très prolixe quant à la méthode, sauf à dire que le thermostat mesure des Δt. Mais le résultat est là.
Son thermostat exploite désormais la puissance variable des chaudières gaz, fioul ou bois. Dans le même temps, il n’a pas renoncé à accéder aux protocoles propriétaires des constructeurs et travaille avec certains d’entre eux pour aboutir à une offre conjointe. De plus, il se pose la question d’ajouter à sa panoplie, le protocole OpenTherm.
Comme son nom l’indique, c’est un protocole ouvert, utilisé avant tout par les fabricants de chaudières et de pompes à chaleur d’Europe du Nord, dont Viessmann, Brötje… Adopter ce protocole n’améliorerait pas du tout le pilotage des chaudières du parc existant en France. Très peu sont en OpenTherm. Cela donnerait, en revanche, un avantage pour les nouveaux générateurs.
Autre différence de Qivivo, il est disponible selon 3 niveaux de service différents. Le premier est gratuit, les deux autres sont payants. Premier niveau, le mode connecté offre une programmation hebdomadaire, une programmation des vacances, la possibilité de déroger à la programmation en cours, un pilotage local sur le thermostat ou à distance par une application iOS ou Android.
Si l’utilisateur a oublié de programmer le mode vacances, le thermostat envoie un mail aux destinataires programmés, expliquant que son détecteur de présence n’a vu personne depuis 24 heures. L’utilisateur peut alors enclencher le programme vacances à distance.
Dans ce mode, l’utilisateur dispose également d’une visualisation du fonctionnement sur Smartphone ou tablette, de la fonction diagnostique QiDiag et d’une synthèse périodique.
Le service "Confort" permet un apprentissage extrêmement fin de la thermique du logement et du système de chauffage, et prend en compte les impacts météo. Il est conseillé pour les installations avec chaudière à condensation possédant une loi d'eau différenciée selon la température externe, les inerties longues (maison bien isolées, plancher chauffant...) les habitations exposées au vent ou ayant de forts apports solaires. Doc. Qivivo
La fonction QiDiag est particulièrement intéressante. Au bout de 3 mois de fonctionnement, elle offre une vision très fine des forces et faiblesses du logement et propose aux occupants de les mettre en relation avec des artisans pour réaliser des travaux d’amélioration énergétique et d’accroissement du confort.
Certains artisans utilisent d’ailleurs le thermostat Qivivo et sa fonction QiDiag comme outils de prospection commerciale. Ils proposent l’installation du thermostat, son coût est faible : 149,90 € TTC.
La rentabilité est importante pour le client final. Sur un générateur en tout ou rien, il apporte 40% de réduction de consommation d’énergie. 3 à 5 mois plus tard, l’artisan examine avec ses clients le résultat de QiDiag et leur propose de réaliser les travaux d’amélioration nécessaires. Le taux de transformation est nettement plus élevé que dans le cas d’une démarche de diagnostique énergétique classique.
Baptisé “Confort”, le second niveau de service coûte 2,99 € TTC/mois. Il ajoute l’apprentissage de l’inertie thermique du logement, pilote un PCBT (Plancher Chauffant Basse Température) et anticipe les réactions grâce à une connexion aux données de la station météo locale la plus proche.
“Autonomme”, le troisième niveau de services, est vendu 3,99 € TTC/mois ou bien il est vendu 250 € TTC par les installateurs professionnels. Il sait s’auto-programmer. Son capteur de présence, la fonction de géolocalisation apprennent les habitudes des occupants.
La fonction SmartSense ajoute la prise en compte du vent et du ressenti du confort. Il suffit à l’utilisateur de d’indiquer sur le thermostat s’il a trop chaud ou trop froid pour parfaire l’apprentissage des besoins par celui-ci. Un nouvel algorithme comprend l’apport du rayonnement thermique dans le logement, le rayonnement solaire et la part de chaleur rayonnée par les émetteurs.
Qivivo pilote le chauffage, mais pas la production d’eau chaude. L’entreprise y travaille cependant. A court terme, elle veut améliorer encore ses algorithmes, de manière à ce que l’installateur n’ait aucune programmation à effectuer lors de la pose du thermostat, même pas saisir le code WiFi de la box internet du logement.
L’entreprise proposera ses API (interfaces de programmation) en mars prochain. C’est une demande de sa clientèle de Geeks, les obsédés de la technologie et du codage. Ils veulent pouvoir interfacer le thermostat Qivivo avec d’autres systèmes domotiques du logement.
Selon le fabricant, peu d’autres systèmes présentent un net intérêt pour la conduite du chauffage. L’alarme en est un, cependant. Si elle est enclenchée, ça signifie que le logement est inoccupé. Si le thermostat est informé de l’enclenchement de l’alarme, il se met tout seul en mode inoccupation. Qivivo prépare un interfaçage de son thermostat avec l’univers de MyFox : l’alarme, la caméra IP, etc.
La gestion des occultations solaires influe sur les apports thermiques et pourrait être utilisée par le thermostat, conjointement avec les renseignements de la station météo locale, pour favoriser les apports gratuits. De même, il existe selon Qivivo, une demande des clients pour afficher les synthèses de consommation, la visualisation des paramètres de fonctionnement, etc. sur le téléviseur du logement. Mais Qivivo ne sent pas de demande pour aller plus loin et inscrire ses offres dans un système de commande vocale ou une solution domotique avancée.
Pour l’instant, ce thermostat est vendu directement au public depuis son site internet. Mais il multiplie les canaux de distribution professionnels. Leur offre est disponible chez Cédéo, Brossette, Proxiserve, Orcab, etc. L’entreprise tente également de pénétrer le marché HLM grâce à des opérations exemplaires.
En 2014-2015, par exemple, deux tours HLM identiques ont fait l’objet d’une expérimentation. Les logements des deux tours étaient chauffés par des chaudières Saunier-Duval. Une tour a été équipée de thermostats Qivivo. La seconde de thermostats programmables Saunier-Duval. En moyenne, les logements pourvus de thermostats Qivivo ont consommé 31% de moins que les autres.