L'ordonnance prévoit de "confier la mission de conception, financement, réalisation et exploitation de l'infrastructure à une société, filiale de l'établissement public SNCF Réseau et de la société anonyme Aéroports de Paris".
Une "partie minoritaire du capital social de cette société de projet" pourra être ouverte à des tiers, selon ce texte qui définit les modalités de réalisation de ce chantier estimé à 1,6 milliard d'euros. La construction de cette liaison ferroviaire "ne donne lieu à aucune subvention de l'Etat", souligne un rapport accompagnant l'ordonnance.
Ce montage financier du projet a suscité une mise en garde du "gendarme du rail" français, l'Arafer. Ce régulateur a estimé que l'Etat, et non la SNCF, devrait abonder le capital de la société créée pour réaliser la liaison CDG Express, au nom de la maîtrise de la dette de l'entreprise ferroviaire publique.
Le gouvernement avait annoncé en 2014 sa volonté de mettre en service une ligne dédiée entre la capitale française et l'aéroport de Roissy, un projet en discussion depuis des décennies.
Actuellement, le RER B est la seule ligne ferroviaire desservant l'aéroport, mais cette liaison avec de nombreux arrêts en Seine-Saint-Denis est régulièrement critiquée par les usagers qui dénoncent des trains vétustes et bondés, sans place pour les bagages, des défaillances techniques récurrentes et une mauvaise sécurité des passagers.
La réalisation de la liaison CDG Express avait déjà été initiée en 2006 dans le cadre d'un appel d'offres mais la procédure n'avait pas pu aboutir pour diverses raisons, liées notamment à la complexité des travaux ainsi qu'aux nombreuses interfaces avec des acteurs publics, rappelle le rapport.
"Contrairement à d'autres aéroports internationaux, l'aéroport Paris-Charles de Gaulle ne bénéficie actuellement pas d'une desserte dédiée.
Cela oblige tous les passagers aériens à emprunter la route (les autoroutes A1 et A3, qui sont déjà parmi les axes les plus chargés d'Ile-de-France et génèrent de fortes pollutions) ou les transports collectifs (RER B), d'ores et déjà fortement saturés par les trajets domicile-travail", souligne encore le rapport.