Le bardage bois « représente environ 6 millions de m2 en France, dont 45 % sont utilisés en rénovation, 55 % dans le neuf et à 80 % dans le résidentiel », chiffre Christophe Perrault, responsable du développement chez Finnforest. « La quantité de bois minimale à incorporer dans les constructions, sera multipliée par 10 d’ici 2012. Le décret a été publié au JO, ce 17 mars », rappelle Agnès Touron, responsable marketing communication, chez Wolseley. Près de 80 % des maisons à ossature bois sont habillées de bardage. » « Le Grenelle de l’environnement et la RT 2012 vont favoriser le développement de systèmes constructifs tels que l’isolation thermique par l’extérieur, avec protection de l’isolant qui peut être un bardage », ajoute Olivier Naulin, directeur commercial France chez James Hardie SAS.
Des produits bien finis
Outre les nombreux adeptes du bois naturel, « les clients sont de plus en plus demandeurs de produits finis, sans entretien », poursuit Olivier Naulin. Voire de solution prête à poser. Isolation thermique oblige, du tout en un apparaît. Un nouveau marché selon Christophe Perrault : « Les distributeurs nous demandent d’aller vers ce type de solutions sécurisée et packagée pour avoir la certitude d’avoir des systèmes compatibles entre eux, et l’assurance du produit. » Pour une mise en œuvre aussi sécurisée.
Stéphanie Lacaze-Haertelmeyer
Avis d’expert - Estelle Billiotte* « Éviter les pièges à eau »
« La mise en œuvre des bardages en bois massif doit s’effectuer dans le respect du DTU 41.2 Revêtements extérieurs en bois, en cours de révision. Cependant, leur pose doit aussi s’effectuer en faisant preuve de bon sens. C’est-à-dire, en évitant les pièges à eau, afin qu’elle ne stagne pas. Par exemple, un bardage ne se pose pas en contact direct avec le sol. Il doit être rehaussé de 20 cm au minimum du terrain naturel. De même, les jonctions du bardage avec les appuis de fenêtres et les lamiers doivent être traitées avec soin. Et toutes les coupes de manière générale.
À chaque fois, le poseur doit se demander de quelle manière l’eau va être évacuée, et comment va s’effectuer son cheminement. À noter d’ailleurs, que de plus en plus de bardages sont posés en claire-voie. Les UV peuvent passer entre les lames comme l’eau et le vent. Le pare-pluie à l’arrière prévu, doit être adapté et assurer une bonne étanchéité du bâtiment. Dans ce cas, les tasseaux, pour leur part, doivent répondre à une classe d’emploi 3 selon la norme EN 335, alors qu’ils ne seront que de classe 2 avec un bardage jointif posé à l’horizontal. Enfin, ce type d’ouvrage doit être bien ventilé du bas vers le haut, grâce à la lame d’air prévue entre le bardage et le support. »
* Déléguée régionale Île-de-France du CNDB (Comité national pour le développement du bois)
• La fixation des bardages bois massif s’effectue à l’aide de pointes inox, par pénétration dans les tasseaux de 22 mm au minimum. Deux fixations doivent être prévues lorsque la largeur utile de la lame est supérieure à 125 mm. Pour une largeur utile inférieure à 125 mm, une seule fixation suffit.
• Un film pare-pluie doit être mis en œuvre sauf sur les parois en béton banché ou déjà étanches. D’une perméance minimum de 0,5 /m2.h.mm Hg, il est fixé par les tasseaux avec un recouvrement minimum de 5 cm aux joints horizontaux, et 10 cm aux joints verticaux. Dans le cas d’une pose à claire-voie, ce pare-pluie doit être résistant aux UV.
• La lame d’air pour une meilleure ventilation doit être d’une épaisseur minimale d’1 cm, avec une ouverture au minimum tous les deux étages. Les entrées et sorties doivent rester libres, et de section d’au-moins 50 cm2/m de bardage. Les tasseaux ne doivent pas entraver la circulation.
• La pose peut être verticale ou horizontale. Sachant que les lames posées verticalement permettent un écoulement plus rapide de l’eau et présentent ainsi un changement d’aspect plus uniforme en l’absence de finition. Mais cette pose nécessite souvent un double tasseautage ou double liteaunage (deux réseaux de tasseaux) afin d’assurer une bonne ventilation à l’arrière du bardage pour augmenter sa durabilité. En outre, la pose verticale, comme en diagonale, doit tenir compte de la direction des vents dominants, la languette est face au vent.
Intérêts : esthétique de qualité avec diversités de gammes, aspect naturel et durable.
Limites : teintes hétérogènes pour certaines finitions, peut nécessiter traitement et entretien pour une meilleure durabilité, onéreux.
Solution n° 2 : Bardages dérivés bois
À clins, ces bardages en bois ciment, ou en bois résine, ou en ciment, imitent le bois, en affichant leur principal argument : une durabilité sans entretien.
Les bardages dérivés bois imitent à perfection les bardages bois massifs. Ce type d’application en pose à clins ou à recouvrement sur ossature bois ou maçonnerie est plutôt dédié à la maison individuelle. Cependant, les architectes et maîtres d’ouvrage, en quête d’originalité en façades, n’hésitent pas à les choisir sur des bâtiments tertiaires ou collectifs. Également adaptés avec une isolation thermique par l’extérieur, ces bardages dérivés ou composites, se posent comme les bardages bois massif : horizontalement, verticalement, oblique ou en courbe. Ils se clouent ou se vissent sur ossature bois. Pour la pose de clins à la verticale, un pare-pluie doit être fixé par des liteaux. Pour la ventilation, une lame d’air, en tout point au moins égale à 20 mm, doit être aménagée et les ouvertures basses et hautes doivent être respectées.
Intérêts : absence d’entretien, ne nécessite pas de préperçage, ininflammable, imputrescible et sa résistance à l’humidité et aux insectes xylophages, plus économique que le bois.
Limites : imitation du matériau naturel.
La technique de l’isolation thermique par l’extérieur, supprimant les ponts thermiques, ne diminuant pas la surface habitable et permettant, en rénovation, d’intervenir en site occupé, va s’accroître avec la généralisation de la maison BBC en 2012. Les bardages bois et dérivés bois sont une des solutions qui contribuent à une meilleure isolation du bâti. Mais des solutions se développent pour assurer une pose simple, facile, et sécurisée. Comme cette dernière tout en un, composée du mur extérieur, d’un isolant thermique rigide ou semi-rigide, d’une lame d’air pour la ventilation, et d’un bardage rapporté en bois massif. Elle comprend également les accessoires : équerres, goujons, chevilles, tirefonds, vis de blocage, cales, clous et rivets. À poser sur ossatures bois ou aluminium.
Intérêts : absence d’entretien, ne nécessite pas de préperçage, ininflammable, imputrescible et sa résistance à l’humidité et aux insectes xylophages, plus économique que le bois.
Limites : imitation du matériau naturel.
Durabilité des bardages : synthèse des différentes situations se rapportant aux différentes classes d’emplois | |||
Classe d'emploi | Situation | Agent d'altération : insectes | Agent d'altération : champignonns |
11 | Bois sous abri, entièrement protégé des intempéries et non exposé à l’humidification. | insectes, coléoptères termites selon région | |
2 | Bois sous abri, entièrement protégé des intempéries, mais où une humidification ambiante élevée peut conduire à une humidification occasionnelle non persistante (condensation) avec séchage complet avant réhumidification. | insectes, coléoptères termites selon région | pourritures superficielles et occasionnelles à virulence faible |
3A | Bois ni abrité ni en contact avec le sol. Il est soit exposé aux intempéries avec écoulement de l’eau, soit à l’abri mais soumis à une humidification fréquente sur des périodes courtes (d’une durée inférieure à quelques jours) avec séchage complet avant réhumidification. | insectes, coléoptères termites selon région | pourritures plus profondes et plus actives |
3B | Bois soit continuellement exposé aux intempéries avec écoulement de l’eau, soit à l’abri mais soumis à une humidification très fréquente sur des périodes longues (d’une durée supérieure à quelques semaines) avec séchage complet avant réhumidification. | insectes, coléoptères termites selon région | pourritures plus profondes et plus actives |
4 | Bois soit en contact avec le sol, soit en contact avec l’eau douce, soit continuellement exposé aux intempéries sans écoulement de l’eau, soit à l’abri mais soumis à une humidification permanente sur des périodes longues (d’une durée supérieure à plusieurs mois). | insectes, coléoptères termites selon région | pourritures profondes à forte virulence, y compris pourriture molle |
5 | Bois en contact permanent avec l’eau salée. | insectes, coléoptères termites selon région térébrants marins | pourritures profondes à forte virulence, y compris pourriture molle |
Les classes d’emploi 2, 3 et 4 sont définies dans la norme NF EN 335-1 ainsi que dans la norme NF B 50 105-3 (voir 3.2). |