Pour peu que le bras de fer autour de la loi travail ne vienne pas gâcher la fête, la nouvelle édition du salon biennal de Nantes devrait jouer plus que jamais son rôle de rendez-vous de la filière bois française, de vitrine de l’offre et de tremplin vers l’international.
Le Carrefour du bois progresse lentement, mais sûrement : la barre des 500 exposants passée à la 10e édition en 2008, 530 quatre éditions plus tard. Le nombre des visiteurs grimpe très doucement après avoir passé la barre des 10 000 en 2010.
L’internationalisation avance au même rythme : 25% d’exposants internationaux en 2008, 35% pour l’édition 2016, 15% de visiteurs étrangers en 2008, 22% en 2014, en provenance de 60 pays en 2010, 68 pays en 2012, 74 en 2014.
A l’origine, co-organisé par le Port de Nantes, le Carrefour était bien axé sur l’import notamment de grumes tropicales, mais le marché a évolué et l’offre du salon a glissé vers les produits transformés à base de bois, devenant notamment le grand moment de présentation de l’offre des scieries françaises.
S’ajoutent les produits à base de bois comme les panneaux et aussi les composites. Sur ce créneau des produits transformés potentiellement distribuables par le négoce, notamment professionnel, le Carrefour du bois occupe une place inégalée en Europe.
La liste des grands acteurs européens de ce segment d’activité est impressionnante et sans équivalent, qu’il s’agisse des industriels, des importateurs ou des traders. L’édition de 2016 accueille par exemple plus de 40 exposants allemands.
On y dénombre plus de 50 exposants disposant d’une offre en matière de parquets. Le même nombre d’acteurs du lamellé-collé. On peut dire que ceux qui comptent en Europe de l’Ouest sont là. Ce qui permet aux visiteurs de se faire une bonne idée de l’offre sur le marché européen.
Aucun salon en Europe n’atteint ce degré de représentativité et de cohésion autour des produits bois. Et cette pente ascendante douce peut encore se poursuivre longtemps : le parc des expositions de la Beaujoire n’est pas saturé, loin de là.
Cette année, le CIB occupe l’intégralité des quatre halls et du grand palais, mais toujours pas l’énorme nouveau grand hall XX à l’est de l’entrée. Pas question pour autant d’étendre l’offre aux machines, outils, accessoires et compléments, en augmentant ainsi l’attractivité de la manifestation en comparaison avec le salon Artibat rennais.
Le salon est aux mains de l’interprofession Atlanbois et du port de Nantes-St Nazaire. Il peut donc croître à son rythme et n’a de comptes à rendre qu’à lui-même. Bien sûr, il y a la compétition nationale et internationale.
Mais le concurrent anglais Timbershow a rendu son tablier tout comme Bobât fondu dans Expobois, et les grands salons allemands sont tous sectoriels : Fensterbau, Holzhandwerk, Dach&Holz… Quant à l’Italien Xylexpo, qui revient de loin, sa quasi simultanéité avec le Carrefour du bois est pour l’heure sans conséquence.
Si le CIB veut poursuivre sa patiente progression, il reste encore à mobiliser certains grands acteurs de l’aval en matière de systèmes et concepts constructifs, de fournisseurs de GSB, du meuble.
Pour ce qui concerne la construction proprement dite, longtemps, le champ de compétence du CIB était complémentaire de celui du salon Maison Bois à Angers. Maintenant, ce salon s’est plus ou moins dissout dans une autre formule.
Cela a remis en cause, dans la foulée, la tenue des Etats Généraux du Bois dans la construction, qui les précédaient depuis une quinzaine d’années. A présent, le CIB a les coudées franches.
Dans cet esprit, l’édition 2016 insiste sur son programme de conférences et de visites. Le mercredi ouvre la construction bois sur l’international, notamment autour d’une conférence internationale autour de la ville durable.
Le vendredi 3, une journée technique spéciale bois dans la construction viendra concurrencer les assemblées générales et de réunions d’associations et fédérations de la filière. Notamment celle de LCB, Le Commerce du Bois, marquée par la présentation de la remise à jour d’une étude sur la distribution des sciages en France.