Les deux "autoroutes ferroviaires" en activité en 2015 ont transporté "environ 70.000 unités en 2015", ce qui reste "nettement en deçà de l'objectif de 500.000 camions fixé pour 2020" lors du Grenelle de l'environnement fin 2007, relèvent les magistrats de la rue Cambon.
La ligne reliant la France à l'Italie (175 km via le tunnel du Mont-Cenis) "ne parvient pas à monter en puissance" : moins de 30.000 poids lourds par an, soit 2% du trafic transalpin, mais 9 millions d'euros de pertes en 2015, comblées "sans enthousiasme" par les deux pays.
Ce régime de subvention, qui prévaut à titre "transitoire" depuis 2003, est censé prendre fin en 2018, la Cour des comptes appelant à "mettre en oeuvre la mise en concession" avant cette date.
Le rapport pointe par ailleurs "l'échec coûteux" de l'itinéraire atlantique (1.050 km entre Hendaye et les Hauts de France), pour lequel l'Etat et les collectivités ont engagé 69,3 millions d'euros, "dont une quarantaine dépensés en pure perte".
Seule la ligne Perpignan-Luxembourg (notre photo) est parvenue à "un équilibre d'exploitation fragile", sans subvention mais avec des investissements publics dans les terminaux ferroviaires, en particulier au Boulou (Pyrénées-Orientales) pour un montant estimé à 70 millions d'euros en dix ans.
Reste néanmoins à "évaluer le bénéfice socio-économique et environnemental" de cet itinéraire emprunté chaque année par 40.000 camions.
Enfin, le prolongement de cette ligne vers Calais, qui a bénéficié de 18 millions d'euros d'aide de l'Etat, "peine à démarrer" en raison de la présence de migrants cherchant à entrer dans le port pour rejoindre la Grande-Bretagne.Son activité avait été suspendue en juillet après "trois mois de fonctionnement difficile". La reprise du trafic a toutefois été annoncée.