Le bâtiment qui a été construit comprend deux secteurs : l’aire de fabrication et des bureaux. Le premier secteur est climatisé car ce sont les bureaux qui bénéficient du puits canadien. L’air pulsé dans les bureaux par la ventilation traverse les gaines enterrées dans le sol du puits canadien. C’est donc de l’air “réchauffé” qui pénètre dans les bureaux en hiver et, au contraire, de l’air “refroidi” en été. Lorsqu’une VMC classique est mise en œuvre, l’air admis par les bouches insérées dans les fenêtres est à la température extérieure. Le puits canadien apporte un bon confort, voire génère des économies d’énergie.
Pour obtenir un rendement efficace, il est nécessaire de placer dans le sol un linéaire non négligeable de canalisations dans lesquelles circule l’air à tempérer. Devant le bâtiment, ce réseau débouche dans un regard raccordé au réseau de ventilation intérieur. À l’occasion d’une opération de maintenance, l’industriel constate la présence d’eau suspecte dans le regard aval.
De l’eau suspecte dans un regard
L’entreprise de VRD, le plombier puis le BET Thermique qui ont participé à la réalisation du puits sont appelés. L’origine de l’eau est mal cernée. S’agit-il de condensations ou de venues d’eau extérieures ? La problématique est prise au sérieux, car des bactéries peuvent proliférer au fond du regard puis pénétrer intempestivement dans les bureaux à la faveur de la ventilation. Le regard est dégagé, des joints d’étanchéité sont mis en œuvre pour tenter de stopper d’éventuelles venues d’eau à la jonction entre les canalisations enterrées et le regard. L’installation est remise en service.
L’industriel, quelque peu sensibilisé par ces premiers déboires, surveille son installation et observe que le regard se remplit d’eau dans les jours qui suivent une période de pluies significatives. L’assureur dommages ouvrage est saisi. Avant la réunion d’expertise, le regard est dégagé une deuxième fois.
Deux anomalies relevées
L’expert constate alors deux anomalies :
• les parois du regard en PVC sont déformées ;
• l’étanchéité entre les gaines n’est pas assurée convenablement. Les joints rapportés à l’issue du premier incident baillent.
L’expert prend connaissance de l’étude de sol rédigée pour déterminer le niveau d’assise des fondations du bâtiment. Ce document apporte les informations utiles à ce sujet et sensibilise aussi les constructeurs sur l’existence possible de circulations d’eau souterraines, à faible profondeur. Les dites circulations sont, bien évidemment, plus intenses après une période de pluie.
Comment réparer
La présence d’eau au fond du regard s’explique alors aisément. En voici les étapes. La pluie est à l’origine de circulations d’eau souterraines. Les parois du regard subissent la poussée de la terre sans dommages. L’eau dans le sol accroît la poussée qui s’exerce contre le regard. Les parois du regard se déforment. L’étanchéité entre les gaines et le regard n’est plus assurée. Le regard est inondé… L’expert propose la mise en place d’un regard adapté à la présence d’eau dans le sol, doté d’une meilleure résistance.
Que retenir ? Un puits canadien constitue un ouvrage enterré. Les acteurs participant à sa réalisation doivent recueillir les informations utiles sur le sol. La présence d’eau constitue une circonstance à ne pas négliger : la chaleur apportée par un sol humide n’est pas comparable à celle d’un sol sec. Le puits canadien se doit d’être étanche. L’étude de sol avait bien été remise au maçon en charge des fondations. Le plombier et l’entreprise de VRD qui ont participé à la réalisation du puits canadien ne disposaient pas de cette étude. Les terrassements ont été effectués en période sèche, aucune circulation d’eau n’a été observée…
| Quelques conseils de prévention Sans réelles “règles de l’Art”, la réalisation d’un puits canadien ne s’improvise pas pour autant. Il convient de s’intéresser, comme l’illustre ce qui précède, à la nature du sol dans lequel seront mis en place les conduits. La réflexion portera également sur la qualité des dits conduits, leur durabilité et le linéaire à installer pour obtenir le bilan thermique espéré. L’élimination des condensas passe par la mise en pente des conduits et une maintenance régulière. L’air qui traverse le puits canadien doit rester sain. |