Le rendez-vous mondial et biennal de la machine à bois ouvre ses portes jusqu’au 26 mai à Hanovre. Voici les nouveautés d’un secteur qui affiche un nouveau dynamisme.

Faut-il aller à Hanovre dès lors qu’on veut s’équiper en machines à bois ? Jusqu’en 2014, il existait un salon français dédié, Expobois à Paris, biennal lui aussi. S’ajoutait un important salon régional du bois, Eurobois, où la machine à bois était bien représentée.

 

Expobois a disparu et pour Eurobois, à Lyon, il faudra attendre début février 2018. Disons que s’il s’agit de miser sur la reprise pour effectuer un investissement dans une machine stationnaire dernier cri, un déplacement à Hanovre se justifie sans doute.

 

Car là-bas, on a la possibilité de comparer entre tous les acteurs importants du marché, sur pièce et en contact directe avec tous les interlocuteurs et décideurs. Le salon Ligna est de très loin le numéro 1 mondial de sa spécialité avec quelque 1500 exposants de 49 pays, couvrant 128 000 m2 d’exposition nette.

 

Pour autant, la manifestation est loin d’épuiser les capacités d’accueil et d’hébergement du parc des expositions de la capitale de Basse-Saxe. On peut y aller sur un coup de tête. Si l’objectif d’investissement concerne de l’outillage léger ou mobile, un déplacement s’impose moins, mais il est intéressant de s’informer sur les tendances et les produits.

 

De la tige jusqu’à la pige

 

La Ligna distingue sept divisions : les outils ; les machines et lignes de production ; le traitement de surface ; la production de matériaux à base de bois ; les techniques de sciage ; le bois énergie ; les composants, l’automatisation et les technologies forestières.

 

Traditionnellement, nombre d’exposants préfèrent ne pas dévoiler leurs nouveautés avant le salon. Certains profitent toutefois de la curiosité du secteur et du tremplin médiatique de la manifestation pour se faire connaître.

 

Les produits exposés couvrent tout le registre de la transformation du bois, en partant de la récolte pour aller jusqu’à la finition des meubles et même à l’outillage de la construction bois.

 

Outils contre robots

 

Tandis que les installations stationnaires font de plus en plus appel à la robotisation, une nouvelle génération d’outils manuels haute performance joue la flexibilité et la maniabilité.

 

Le chef de file de cette nouvelle école est Festool, qui présentera tout un ensemble d’outils compacts pour charpentier, comme une tronçonneuse à angle variable +/-60°. Mais aussi Mafell qui se distingue par un nouvel outil de coupe d’isolants. Sans oublier tous les outils de traitement de surface, de manutention ou d’aide à la mise en œuvre.

 

 

Le Finlandais Mirka Oy couple une ponceuse avec une application dédiée afin de mieux préserver la santé de l’utilisateur. © Mirka OY

 

Traitement de surface

 

Dans un pays comme l’Allemagne où le meuble est resté un point fort de l’économie du bois, le traitement de surface est un domaine phare. A la fois par la façon dont on usine la surface, et par les revêtements appliqués sur le bois.

 

Il s’agit tantôt d’appliquer parfaitement le revêtement, de garantir sa durabilité ou de permettre au support d’atteindre une performance non seulement esthétique, mais technique, comme dans le cas des revêtements ignifuges. 

 

Machines et lignes de production

 

C’est bien sûr le domaine central du salon et l’édition 2017 dénote une recomposition par la fusion du secteur de l’équipement artisanal avec celui de l’équipement industriel. Apparemment, ce nouveau concept a séduit les exposants, qui ont souvent augmenté la surface de leurs stands.

 

Pour autant, on cherche encore la grande innovation technologique. Ce qui est mis en avant par les leaders, c’est encore et toujours la conséquence de la révolution digitale.

 

 

Leader hégémonique des centres d’usinage pour la charpente, Hundegger équipe sa Turbo-Drive d’un écran touch screen. © Hundegger

 

La production de matériaux à base de bois

 

Comptant deux leaders mondiaux de la presse pour panneaux de particules, l’Allemagne attache une importance particulière à tout ce secteur de fabrication. En aval, l’usinage des panneaux est la spécialité qui a fait de Homag le leader mondial des machines à bois.

 

A l’avenir, la matière première de panneaux ou produits à base de bois élargira son rayon d’approvisionnement, comme le laissent penser les nouvelles tentatives pour valoriser le bois de palme

 

 

Leader des outils de coupe, Leitz fait partie du réseau PalmwoodNet qui promeut une exploitation industrielle du bois de palme. © Letiz

 

Les techniques de sciage 

 

On est là au cœur même du domaine de compétence du salon, même s’il apparaît que le sciage est confronté à des alternatives comme le fraisage ou la découpe laser. Les troncs, les grumes, les avivés, les planches, les lamelles et enfin le bois d’œuvre recourent cependant toujours au sciage.

 

 

Le spécialiste des scies mobiles complète sa gamme par une déligneuse CS-600.  © Serra

 

Le bois énergie

 

Valoriser comme source d’énergie ce qui ne l’était pas jusqu’ici, cela ouvre un marché d’équipement très vaste. Non seulement en amont sur le segment des plaquettes forestières, mais aussi en atelier, par la récupération et la transformation des sciures. Des compresseurs de plus en plus compacts investissent des ateliers de plus en plus modestes.

 

L’Autrichien Untha présente une nouvelle gamme QR de broyeurs pour les ateliers de transformation du bois. © Untha

 

Composants, automatisation et technologies forestières

 

Cette division fourre-tout est aussi celle des jeunes pousses, comme l’automatisation qui monte en puissance. Il s’agit aussi de secteurs connexes de la machine à bois, mais de plus en plus étroitement liés à la filière de transformation, notamment par le biais du chaînage digital.

 

 

Robot pour le traitement de surface de menuiseries en bois © Range + Heine

 

Source : batirama.com/ Jonas Tophoven