Le futur tunnel transfrontalier, long de 57,5 kilomètres et dont le coût est estimé à 8,3 mds d'euros, entre dans sa phase de construction, selon Hubert du Mesnil, président de la société franco-italienne TELT (Tunnel Euralpin Lyon-Turin).
Il a présenté le programme d'"une première partie de 5,5 milliards" de futurs appels d'offres, pour que les entreprises régionales "puissent elles-mêmes ensuite y participer". Ces marchés portent notamment sur le creusement du tunnel, la construction de gares, des parkings relais, les réseaux électriques, l'assainissement et la maintenance.
Selon un porte-parole de TELT, "78 appels d'offres sont en cours de rédaction" pour un lancement "d'ici 2019". Outre les grands noms du BTP (Eiffage, Vinci, Spie Batignolles, etc.), participaient à cette rencontre à l'Hôtel de Région des entreprises d'ingénierie et des bureaux d'études européens, ainsi que des PME et des TPE régionales.
"On a présenté ces marchés en quatre typologies, dont une pour les marchés connexes entre 5 et 10 millions d'euros, qui s'adressent aux PME et TPE, et auxquels elles pourraient répondre en titulaires", a expliqué le porte-parole de la société détenue à 50% par l'Etat français et à 50% par les chemins de fer italiens.
Le plus gros marché présenté, pour 1,3 milliard d'euros et qui cible plutôt un groupement européen d'entreprises, "concerne la plus grosse partie de la section du tunnel de base, des gros ouvrages en souterrain, des voies d'évitement et un puits de ventilation", a-t-il dit.
Sur les 80 marchés, deux sont déjà "en cours d'attribution pour un début des travaux au premier semestre 2018". Il s'agit de la tranchée couverte de l'entrée du tunnel de base en France et de l'aménagement souterrain à Villarodin-Bourget et Modane (Savoie).
Le coût total du tunnel sera partagé entre l'Union européenne (40%), l'Italie (35%) et la France (25%, soit 2,21 milliards d'euros). Les entreprises ont par ailleurs été informées "du nouveau dispositif de réglementation anti-mafia transnationale, pilotée par le préfet de Turin et le préfet de Lyon, pour vérifier qu'il n'y ait pas d'infiltration mafieuse dans les entreprises" retenues pour le chantier, a souligné le porte-parole.