Que la toiture soit nue ou comporte un écran de sous-toiture (écran bitumineux ou volige pleine), une lame d'air ventilée de 2 cm minimum sous liteaux doit être ménagée afin de procéder à une isolation conforme aux règles de l’art et d'assurer la ventilation réglementaire en toiture.
L’isolation par l’intérieur n’offrant pas de continuité thermique sur l’ensemble du rampant lorsqu’elle est en une seule couche, elle ne permet pas de satisfaire les niveaux de résistance thermique correspondant aux exigences réglementaires ou de confort.
Deux couches sont donc nécessaires pour avoir une isolation continue. La première couche d’isolant est calée entre les chevrons, la seconde, qui peut comporter un pare-vapeur, est posée entre les pannes, puis recouverte d’un parement à base de plaque de plâtre.
Le choix de la laine à poser entre chevrons doit être effectué en tenant compte de son foisonnement car la lame d'air doit être pérenne et de largeur identique depuis l’égout jusqu’au faîtage.
Les tolérances d’épaisseur des isolants (T1 à T7) sont inscrites dans les caractéristiques techniques des isolants (plus la valeur de tolérance est importante, moins l’isolant foisonne). L'épaisseur du second lit de laine posé sous chevrons dépendra de la performance globale visée et de la possibilité ou non d'utiliser l'espace entre chevrons pour réaliser l'isolation.
Afin de conserver une bonne résistance thermique tout en préservant au maximum l'espace habitable, on doit choisir un isolant à faible lambda (conductivité thermique). Celui-ci ne doit pas être supérieur à 0.036 W/(m.K) et la résistance thermique R de l’épaisseur posée doit être supérieure ou égale à 1,65m2.K/W conformément aux prescriptions du CPT n°3560.
Pour les combles habitables, la résistance thermique minimum exigée pour les logements existants par la réglementation est de R = 4 m2.K/W et de R ≥ 6 m2.K/W pour obtenir le crédit d’impôt.
La laine à souffler sera choisie dans le cas d’une toiture à faible pente ou lorsqu’elle intègre une charpente industrielle encombrant tout l’espace sous toiture ou encore quand le comble est difficile d’accès.
La laine minérale en vrac se trouve soit en flocons qu’on étale, soit en nodules qu’on souffle. Le soufflage remplit les espaces entre solives, puis au-dessus de celles-ci jusqu’à ce que l’on atteigne la résistance thermique visée. Il permet un bon calfeutrement de l’ensemble de la surface, dans les moindres recoins et de façon rapide (une moyenne de 3h pour 100 m2 dans le cas d’une laine minérale soufflée à plus de 300 mm d'épaisseur).
Ce type d’isolation dispose d’un Avis Technique qu’il convient de respecter pour une pose conforme aux prescriptions du fabricant. Il nécessite de repérer les boîtiers électriques et boîtes de dérivation par un marquage spécifique sur la charpente avant le soufflage de la laine en vrac. Quant à l'épaisseur d'isolant soufflé, elle sera aisément visible grâce à des piges fixées au départ sur les solives.
Vérifier la classe de tassement
Le groupe de ventilation doit être hors du volume recevant l’isolant et fixé à une hauteur suffisante pour ne pas aspirer l’isolant. Le calorifugeage des gaines de ventilation doit être conforme à la réglementation. Le soufflage ne peut s’y substituer.
La conductivité thermique (ou lambda) des laines en flocons varie de 0.042 à 0.048 W/(m.K). Le tassement de l’isolant variant selon sa nature, il faut penser à vérifier la classe de tassement de l’isolant choisi, soit sur le certificat Acermi du produit s'il est certifié, soit dans l'Avis Technique du fabricant.
Dans les combles perdus, mais aménageables ultérieurement, l’isolation thermique peut être réalisée par la mise en œuvre d’une laine à dérouler.
L’isolation par rouleaux à poser entre solives ou sur le plancher d’un comble perdu peut être envisagée dès lors qu’il y a suffisamment de hauteur de toiture pour permettre au poseur de se déplacer et que le type de charpente n’induit pas de multiples découpes.
En isolation sur plancher, les fortes épaisseurs d’isolants en rouleaux aujourd’hui disponibles permettent d’obtenir en monocouche des résistances thermiques jusqu’à R = 8m2.K/W, ce qui correspond à la résistance thermique minimale préconisée en construction BBC. Mais on peut aussi opter pour une mise en œuvre en double couche permettant une amélioration énergétique grâce au cumul des résistances thermiques.
Pour évaluer la performance d'un isolant, il faut toujours tenir compte de l’épaisseur, de la conductivité et de la résistance thermiques de l’isolant :
Caractéristique intrinsèque d'un isolant, le lambda (λ) ou conductivité thermique d’un matériau, exprimé en W/m.K, représente la capacité d'un matériau à conduire la chaleur. Il sert à déterminer la résistance thermique (R) d'une épaisseur donnée. Plus la valeur λ d'un isolant est faible, plus il est performant.
Exprimée en m2.K/W, elle caractérise la résistance d’un isolant aux flux de chaleur. Elle dépend de la conductivité thermique (λ) et de l’épaisseur (e) en mm de l’isolant selon la formule : e/λ (avec e exprimé en mètre). Plus l’isolant est épais, plus la résistance thermique est forte. A épaisseur d'isolant égale, plus la conductivité thermique est faible, plus sa résistance thermique est forte et plus il est performant.
A ces deux coefficients s’ajoute le coefficient U, appelé également coefficient de transmission thermique. Exprimé en W/m2.K, il correspond aux déperditions thermiques d’une paroi. Il représente l’inverse de la résistance thermique R total de la paroi et indique la capacité de la paroi à laisser s'échapper la chaleur vers l’extérieur. Donc, plus le coefficient U d'une paroi est faible, plus cette paroi est isolante.