Légende : Le Belge Weasyfix propose une solution sans béton et sans terrassement pour l'installation de terrasses en bois sur des vis de fondation. ©JT
Plébiscité comme premier salon européen de la première transformation du bois, le Carrefour de Nantes a vu défiler ces jours-ci des acteurs du marché international en quête de sciages : feuillus mais aussi résineux et surtout bois à palette.
Le centrage unique du salon sur le matériau bois et une situation d'approvisionnement parfois tendue incitent à regarder de près l'évolution des systèmes. Le bois n’y est plus qu’un composant, ou au moins, la part de la matière dans la valeur ajoutée est réduite.
Le cas-type est la terrasse en bois, qui a été un moteur de l'activité au cours des dix dernières années. Les systèmes de fixation se sont succédé pour assurer la pérennité des ouvrages, avec leurs lambourdes métalliques, leurs clips.
A présent, l'accent semble être de nouveau placé sur la lame elle-même. Les solutions d'intégration de bandes anti-glissantes se sont banalisées. On voit apparaître des lames de terrasse en Accoya.
Accoya ? Du pin radiata de Nouvelle-Zélande soumis aux Pays-Bas à un processus qui le rend imputrescible et stable d'aspect. Les multiples offres en bois composite allaient dans le même sens, trouver une alternative aux lames en bois exotique.
Dans ce contexte, il est intéressant de constater que PiveteauBois, malgré son activité de fabricant de lames en bois composite, fait porter ses efforts sur le développement de nouvelles lames à profil arrondi (gamme Santorin).
Le fournisseur omniprésent de solutions à base de douglas ne se contente pas d’usiner à façon mais associe le cas échéant des interfaces métalliques. ©JT
Leader du hêtre, le groupe Lefebvre affichait un emploi de cette essence en structure de bâtiment multi-étage, mais de tels concepts ne deviendront réalité qu'au bout d'un travail normatif d'une durée incertaine.
Les choses avancent plus vite pour le peuplier, qui se profile plus que jamais comme essence en vogue, si ce n'est dans un contexte, une nouvelle fois, de tension sur la matière.
Les systèmes constructifs n'étaient pas absents du salon, où l'Autrichien Knapp, spécialiste des assemblages invisibles, a exposé pour la première fois. Cosylva, leader du lamellé-collé en douglas, ne se contente pas d'usiner ses éléments à façon, mais y associe volontiers des interfaces métalliques sur mesure.
Sur le segment de la poutre en I, France Poutres conserve son approche de bois massif pour ce qui concerne la gamme Inopanne, mais change d'approche pour les poutres composites, en adoptant le concept qui prévaut par exemple chez Steico : membrure en LVL de résineux, âme en hardboard.
A noter que Le Belge Wood Solutions, grand pourvoyeur de solutions pour le marché émergent de la construction en LVL, propose des connecteurs OX dédiées à la construction de paroi avec des poutres en I vertical porteuses.
Les poutres en I de France Poutre associent désormais le Hardboard et le LVL.©JT
Si l'OSB trouve moins d'application en âme de poutre en I, il en gagne comme système constructif complet. Sur le stand de Swiss Krono, l'absence d'une maquette relative aux panneaux Magnumboard était fortuite, tant le fabricant vise à développer en France cette alternative aux panneaux CLT en bois massif.
Ce qui ne l'empêche pas d'engager un partenariat avec les Savoyards de Blokiwood, qui proposent de construire à partir de caissons préfabriqués et manuportables entièrement fabriqués à partir de panneaux OSB. A noter qu'à la différence des présentations précédentes, Blokiwood choisit désormais en complément des isolants biosourcés.
Le partenariat entre Blokiwood et Swiss Krono fait franchir un palier à ce concept constructif.©JT
Toujours chez Swiss Krono, le stand mettait en avant des panneaux de revêtement acoustiques fixés de façon invisible sur des montants métalliques. Avec SwissClic Panel, l'enjeu est de faire disparaître autant que possible le joint vertical.
Chez Panaget, le développement breveté d'une interface de fixation pour la fixation murale intérieure de revêtement bois n'est pas restée un gadget. Le concept Bois mural se déploie avec notamment des lames en disposition verticale sur laquelle le fabricant breton met l'accent avec une nouvelle gamme « Brut de récup ».
Le revêtement mural en bois, de correction acoustique, revient en force avec une recherche de l'aspect. Drouin fait partie de ceux qui ont donné une nouvelle impulsion à ce marché, en développant des solutions sobre et élégantes à base de peuplier. C'est le fruit de la collaboration avec Avec le bois, présent à Nantes une nouvelle fois pour décliner un plafond acoustique en bois d'une grande élégance.
Avec le retour d’une période favorable au bois, gageons que les acteurs du marché engageront de nouveaux efforts en matière de R&D, afin de permettre au matériau bois de se révéler de façon intelligente.
Panaget, spécialiste historique du parquet, dope son offre de solutions murales grâce à cette interface brevetée. ©JT
Le beau travail dont résulte l’offre en plafonds modulaires de Avec le bois. ©JT
Source : batirama.com/ Jonas Tophoven