L'avis de la "dernière structure consultative" retourné ensuite aux entreprises qui se sont exprimées "m'a permis de signer (jeudi soir) l'autorisation unique de réaliser le contournement", a déclaré Jean-Luc Marx.
Les arrêtés publiés autorisent le concessionnaire Arcos, une filiale de Vinci, et la Sanef, en charge d'un échangeur, à engager des travaux en vue de la construction d'une rocade de 24 km, essentiellement payante, à l'ouest de la ville.
Les travaux commenceront par des opérations de déboisement et de fouilles archéologiques.Interrogé sur la "Zone à défendre" occupée par "quelques dizaines" d'opposants, à Kolbsheim (Bas-Rhin), commune voisine du tracé, le préfet a prévenu: "Je prendrai les mesures de maintien de l'ordre public qui s'imposent" pour mettre un terme à une occupation jugée illégale.
Le tribunal administratif de Strasbourg a autorisé en juin une évacuation de cette Zad. "La présence des forces de l'ordre sera sans doute nécessaire et utile, mais --je le souhaite -- en dehors de toute violence", a cependant enchaîné Jean-Luc Marx. "Rien ne justifierait la violence. Nous sommes dans un dossier d'aménagement avec des procédures qui ont été respectées", a-t-il insisté, s'attendant en revanche à des contestations en justice.
"Le combat continue et nous n'avons pas l'intention de baisser les armes", a annoncé dans un communiqué le collectif "Zad du Moulin - Non au GCO" qui appelle également à "converger sur zone" pour s'opposer aux "croqueuses de Vinci".
Plusieurs responsables écologistes, dont l'eurodéputé EELV Yannick Jadot, avaient appelé Nicolas Hulot, encore ministre de la Transition écologique, à s'opposer à ce "grand projet inutile" et dangereux pour l'environnement, comme il s'était "battu contre Notre-Dame-des-Landes".
Le Conseil départemental de l'environnement et des risques technologiques (Coderst) du Bas-Rhin y avait donné un avis favorable. Alsace Nature, association qui participait au vote, a annoncé dans un communiqué une grève "jusqu'à nouvel ordre" de toutes les commissions administratives auxquelles elle prenait part, fustigeant "des décisions jouées d'avance" influencées par "les lobbies".
Des rassemblements d'opposants sont prévus le week-end prochain et le 8 septembre à l'occasion de la Journée mondiale du climat. Le grand contournement ouest de Strasbourg (GCO), évoqué dès les années 1970, régulièrement abandonné avant d'être relancé à la fin des années 1990, a pour but de délester l'autoroute A35 en absorbant le trafic du nord au sud de l'Alsace.
Les détracteurs du projet soulignent qu'il entraînera la consommation de nombreuses terres agricoles et la mise en danger d'espèces protégées, dont le grand hamster d'Alsace.Robert Hermann, président de l'Eurométropole de Strasbourg, a assuré que les mesures conservatoires imposées au concessionnaire dans l'autorisation garantissent "une préservation pleine et entière" de la flore et de la faune sauvages ainsi que des terres agricoles.
"Au démarrage", le GCO "doit porter environ 20.000 véhicules" sur les "160.000" qui empruntent chaque jour la portion strasbourgeoise de l'A35, a-t-il expliqué en conférence de presse. Jean Rottner, président de la région Grand Est, s'est quant à lui "réjoui", de cette autorisation. "C'est une victoire du bon sens et une prise en compte attendue des enjeux de mobilités de la métropole européenne strasbourgeoise", a-t-il affirmé.