©F. Leroy
Chargé l'an dernier par l'Elysée d'une mission de réhabilitation de monuments en péril, M. Bern a prévenu dans un entretien aux journaux régionaux du groupe Ebra, qu'il démissionnerait s'il estimait n'être qu'un "cache-misère".
Il mettait notamment en regard les investissements pour le Grand Paris, estimés à près de 500 millions d'euros, avec les 15 à 20 millions que doit recueillir son "Loto du patrimoine".
"Je comprends parfaitement que Stéphane Bern considère que lui, pour sa mission, n'a pas suffisamment de moyens (...), mais il n'y a pas que ces quinze à vingt millions qui sont dirigés sur le patrimoine" par l'Etat, a répondu Jacques Mézard sur la chaîne BFM TV. Le ministre a mis l'accent sur le plan gouvernemental "Action coeur de ville", destiné à mobiliser plus de cinq milliards d'euros en cinq ans pour ranimer les centres de plus de 200 villes moyennes.
M. Mézard est personnellement visé par M. Bern qui, dans son entretien à Ebra, s'attaque à la loi sur le logement portée par le ministre. Selon lui, elle va permettre de "détruire des quartiers entiers" en affaiblissant le rôle des architectes des bâtiments de France (ABF), corps professoral chargé de surveiller les travaux sur le patrimoine.
"Il ne s'agit pas de supprimer l'avis des architectes des bâtiments de France, il s'agit dans deux cas, antennes de téléphonie mobile et puis habitat indigne, de venir à un avis simple" et donc non contraignant, a détaillé M. Mézard.
"S'il y a encore un grand patrimoine de qualité dans nos villes et nos villages c'est grâce à l'action des collectivités locales", a-t-il insisté. "Les maires ne sont pas irresponsables. Ils ont besoin de l'avis des architectes des bâtiments de France, ils n'ont pas non plus dans certains cas à se soumettre à un pouvoir excessif."