Clemenceau est enterré dans sa Vendée natale, mais le Centre des musées nationaux a tenu à rendre hommage au "Père la Victoire" au Panthéon, à l'occasion du centenaire de l'Armistice du 11 novembre.
L'exposition chronologique "Clemenceau, le courage de la République" raconte une histoire qui épouse les turbulences de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle: de la Commune à l'affaire Dreyfus, des insurrections ouvrières à la Grande guerre, où il sera comparé à un "tigre". Il est aussi un ami de nombreux artistes et un grand voyageur dès sa jeunesse et après sa retraite des affaires politiques, de 1920 à sa mort en 1929.
De famille anticléricale, l'étudiant Clemenceau, habité par le crédo positiviste, avait rédigé une thèse de médecine sulfureuse et erronée affirmant l'existence de la génération spontanée. Critiqué, il s'était tourné ensuite vers le journalisme et la politique. Il vivra tous les dilemmes de son époque: maire de Montmartre en 1871, il cherche une solution pacifique pour empêcher la répression contre les communards, puis demandera leur amnistie.
Il épouse un temps la cause du général Boulanger. Il rejoint les défenseurs du capitaine Dreyfus, et a le génie médiatique de remonter en une de son journal L'Aurore le fameux "J'accuse" d'Emile Zola, formule qui figurait à la fin de la longue lettre au président Félix Faure, le 13 janvier 1898. Il sera aussi qualifié de "briseur de grève" en 1906 et s'affrontera sur le pacifisme et le socialisme avec Jean Jaurès. Le serment du général de Gaulle à Clemenceau est tout un hommage.
Le chef de la France libre l'avait lu sur les ondes de la BBC en 1941: "Au fond de la tombe vendéenne, vous ne dormez pas..." Toute illuminée par une magnifique vue de la plage de Vendée qu'il voyait de sa maison de Saint-Vincent-sur-Jard, la dernière salle est consacrée à ses dernières années et à son dernier amour, Marguerite Baldenspeger: versets poétiques à sa dernière muse, promenades canne à la main...
L'exposition se tient du 30 octobre au 10 février.