"La cour administrative d'appel de Douai a annulé l'arrêté préfectoral de 2013 qui autorisait le lancement des travaux. En l'état, le chantier ne peut plus se poursuivre", a indiqué Jacqueline Fihey, présidente de l'association Evreux Nature Environnement, à l'origine du recours.
Les travaux pour la réalisation de cette infrastructure routière, longue de 7,3 km et comportant 16 ouvrages d'art, devaient être achevés d'ici 2022. Démarrée en 2014, la déviation d'Evreux suscite pourtant de vives contestations de la part d'associations locales de défense de l'environnement. Selon la militante écologiste, la cour d'appel a rendu sa décision au motif "que l'arrêté ne respectait pas les lois sur l'eau et que l'autorité environnementale n'avait pas été consultée en amont de l'enquête publique de 2012, alors que c'est une démarche obligatoire".
Le préfet de l'Eure, Thierry Coudert, s'est voulu rassurant sur les conséquences de la décision. "Les travaux liés à l'application de la loi sur l'eau n'ont plus de base légale, ils sont donc suspendus jusqu'à la reprise d'un nouvel arrêté qui soit conforme à la décision de la cour", a-t-il déclaré en précisant que celle-ci n'atteignait "pas le projet dans son principe".
La mairie d'Evreux a jugé de son côté que cet arrêt était "une très mauvaise nouvelle pour la ville comme pour l'agglomération". "Le chantier pourrait être à nouveau stoppé et aucune date ne peut être pronostiquée quant à la reprise des travaux", a-t-elle déclaré. "Ne pas voir aboutir ce chantier serait un non-sens complet et un extraordinaire gâchis d'argent public", estime en outre la municipalité.
Le projet est soutenu et financé par l'agglomération d'Evreux, le département, la région, ainsi que, pour plus de la moitié de ses financements, par l'Etat. En 2016, les opposants à la déviation avaient déjà obtenu du tribunal administratif de Rouen une annulation partielle de l'arrêté préfectoral autorisant les travaux.