Plusieurs dizaines d'opposants à ce projet situé dans une zone du sud Larzac classée Natura 2000 et patrimoine mondial de l'Unesco au titre des paysages culturels de l'agropastoralisme méditerranéen, étaient largement majoritaires dans la salle polyvalente de Salelles-du-Bosc.
Dans une ambiance tendue - en présence de gendarmes - élus, défenseurs de l'environnement, associations, agriculteurs ou simples habitants ont fait connaître avec force leur rejet des trois scénarios proposés par l'entreprise héraultaise Arkolia Energies qui envisage de couvrir de 220 à 400 hectares, éventuellement avec un projet de bio-méthanisation, sur un domaine privé du Cros (Hérault) qui était ces dernières années une chasse commerciale.
Julien Pradel, pour l'association Terres du Larzac, créée en opposition au projet, a dénoncé une "inégalité des moyens" dans la concertation préalable entamée début mai et une forme de "violence" de la part de l'indutriel pour imposer ce parc photovoltaïque contre la volonté de la population. "Cette concertation a été une immense pub pour votre projet", a-t-il lancé.
Dominique Voillaume, de la Confédération paysanne parle "méthodes coloniales". Elle s'inquiète du fait que "les terres vont devenir un instrument de spéculation financière". Le financement participatif proposé sur le tard par Arkolia n'est que "de l'achat de consciences", assure pour sa part le militant anti-éolien Bruno Ladsous.
"Nous ne voulons pas de ce projet, allez-le faire ailleurs !", s'exclament plusieurs habitants. Un autre dénonce "la pagaille" créée sur le plateau du Larzac avec de vifs désaccords autour du projet entre des élus de communes voisines et au sein même de petits villages et hameaux. "Quand je suis arrivé sur le plateau du Larzac, je savais que les choses seraient difficiles. Chaque fois qu'on innove, il y a des gens qui ont peur", a tenté de rassurer Laurent Bonhomme, président d'Arkolia.
M. Bonhomme assure que le projet "n'accapare" pas de terres agricoles et sera classé en "zone naturelle à vocation photovoltaïque" tout en étant "autonome en eau". Le garant de la concertation doit rendre son rapport d'ici septembre et par la suite la société a deux mois pour décider de déposer un permis de construire, en fonction également de ce que décidera la communauté de communes.
Pour les opposants, le projet a valeur de test aux plans régional et national sur la question de la multiplication de projets énergétiques industriels et financiers sur des zones naturelles protégées et dans des paysages classés.