Les CEE ou Certificats d’Economie d’Energie, rappelons-le, résultent de la loi Pope du 13 juillet 2005. Cette loi a créé des « obligés » : tous les distributeurs d’énergie qui vendent du gaz, du fioul, de l’électricité, des carburants, etc.
Il y en a environ 1350 en France depuis la chaine alimentaire Cora et ses pompes à essence, jusqu’à Engie et EDF. La loi Pope contraint les obligés à aider leurs clients à réaliser des économies d’énergie. Chaque obligé reçoit un quota d’économies d’énergie à réaliser chez ses clients.
Les actions entraînant des économies d’énergie sont codifiées dans des « fiches d’opérations standardisées ». Chaque fiche – il en existe pour la maison individuelle, le logement collectif, le tertiaire et l’industrie – détaille une action – depuis l’isolation des combles en maison individuelle jusqu’à la récupération de chaleur sur groupes froids en tertiaire et en industrie - et explique combien d’énergie elle économise.
Ces économies d’énergie sont exprimées en kWhcumac. Chaque action particulière – le remplacement de l’éclairage par des Leds dans tel supermarché - aboutit à la création de CEE (Certificat d’Energie). Ces CEE sont revendus aux obligés et servent à les dégager de leur obligation.
Il existe donc un prix de marché des CEE, dont le plafond est le montant de l’amende – 15 € MWhcumac – que les obligés doivent acquitter s’ils n’atteignent pas leurs quotas de CEE. Selon Emmy, le registre national des Certificats d’Economie d’Energie, le prix moyen des CEE en janvier 2020 s’établit à 7,75 €/MWh. Tandis que le prix « spot » s’élevait à 8,87 €/MWh.
Ridel Energy est le grand spécialiste français de la fourniture d’équipements de récupération de chaleur sur des groupes froids. ©Ridel Energy
Début 2020, il existe 193 fiches standardisées : 51 en logement, 48 pour les bâtiments tertiaires, 32 en industrie, 22 en agriculture, 29 pour les transports et 11 pour les réseaux.
Les aides publiques à la rénovation sont en baisse, avec des montants forfaitaires et un système de plafonnement de la contribution publique + CEE à 90% du montant forfaitaire pour les ménages très modestes et 75% pour les ménages modestes.
En revanche, les opérations financées uniquement par les CEE en tertiaire et en industrie, échappent à ce système de plafonnement. La plupart d’entre-elles sont généreusement dotées en CEE. Ce qui suscite des vocations.
geoPLC, un agrégateur de CEE, développe par exemple des efforts particuliers pour réaliser et financer des opérations de récupération de chaleur sur les groupes froids, en tertiaire, en industrie et en agriculture. En industrie, leur action repose notamment sur les fiches IND-BA-112 « système de récupération de chaleur sur une tour aéroréfrigérante », IND-UT-103 « système de récupération de chaleur sur un compresseur d’air », IND-UT-113 « système de condensation frigorifique à haute efficacité » et IND-UT-117 « système de récupération de chaleur sur un groupe de production de froid ». geoPLC a réalisé plus de 350 opérations dans l’industrie.
Bluetek, l’un des grands spécialistes français de l’éclairage naturel des bâtiments tertiaires, logistiques et industriels, propose toute une gamme de solutions techniques. ©Bluetek
Mais il existe quantités d’autres actions, facilement réalisables et qui peuvent rapporter d’importantes économies d’énergie pour le client final. Volt, par exemple, remplace dans les entreprises tertiaires et industrielles, les éclairages obsolètes par des luminaires LED ultra-performants.
Volt apporte au client final une garantie pièce et main d’œuvre de 5 ans qui rassure. Il s’appuie sur plusieurs fiches standardisées pour récolter des CEE – IND-BA-115 tubes à LED à éclairage hémisphérique, IND-BA-116 luminaires à modules LED, … - et les revend à l’agrégateur ENR CERT.
Le financement par les CEE vient en déduction du coût pour le client final et aide à vendre les projets de rénovation de l’éclairage.
Il existe aussi des fiches pour valoriser l’éclairage naturel : IND-BA-113 Lanterneaux d’éclairage naturel, IND-BA-114 Conduits de lumière naturelle, …
Bref, pour les bâtiments industriels, tertiaires et agricoles, les fiches standardisées offrent d’importantes sources de financement pour des travaux d’économie d’énergie de toutes natures. Un grand nombre d’entre-elles font appel à des techniques parfaitement accessibles aux entreprises qui travaillent d’habitude en logement.
Comment reconnaître ces revendeurs ? Rien de plus simple : pas de fiche technique pour les luminaires (ils ne sont pas fabricants), et pas de discours sur la qualité de l’éclairage (ils ne sont pas éclairagistes). Leur site vante essentiellement les primes CEE et les économies promises (ils sont financiers et évidemment … experts en efficacité énergétique), les mentions légales sont généralement absentes mais on trouve souvent le logo du ministère de l’environnement, pour faire sérieux. Et comment reconnaître alors un luminaire peu fiable ? Celui qui vous le prescrit est généralement incapable de vous fournir une fiche technique donnant les valeurs des critères de qualité listés dans la « Charte LED » approuvée par la FDME, fédération des distributeurs de matériel électriques, et le Syndicat de l'éclairage. Bref, une enquête rapide permet aujourd’hui d’éviter de se voir prescrire des solutions d’éclairage sans foi ni loi… D. Ouvrard
Bonjour, Bravo pour cet article, M. Poggi. Oui, il y a des gisements considérables d’économies d’énergie dans la rénovation des installations d’éclairage. Juste quelques précisions : Depuis avril 2019 (date du devis signé), il n’existe plus de possibilité de faire des CEE avec des tubes LED. Trop d’abus ont eu lieu avec des entreprises qui trompaient le maître d’ouvrage et ont installé des tubes LED sans qualité, et sans étude d’éclairage. Résultat : des performances énergétiques peu durables et médiocres et inconfort visuel. C’est d’ailleurs la même déconvenue avec des luminaires vendus au seul argument du prix, sans garantie d’un minimum de qualité d’éclairage. Comment reconnaître ces revendeurs ? Rien de plus simple : pas de fiche technique pour les luminaires (ils ne sont pas fabricants), et pas de discours sur la qualité de l’éclairage (ils ne sont pas éclairagistes). Leur site vante essentiellement les primes CEE et les économies promises (ils sont financiers et évidemment … experts en efficacité énergétique), les mentions légales sont généralement absentes mais on trouve souvent le logo du ministère de l’environnement, pour faire sérieux.
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En fait, il vaut mieux lire le message qui commence par "Comment reconnaître ..." après celui qui commence par "Bravo M. Poggi...". Les 1 500 signes max imposés m'ont obligés à faire deux messages, c'est plus compréhensible si on les lit dans l'ordre... D. Ouvrard