Photo © Barande Jérémy /EP
Le projet prévoit "d'installer sur une résidence étudiante de 487 places sur le campus de l'Ecole Polytechnique une installation expérimentale de production photovoltaïque en autoconsommation collective. La centrale photovoltaïque de 200 KWc est associée à un système de stockage de l'énergie", précise l'exposé des motifs de la délibération, présentée en commission permanente du conseil régional, réunie en visioconférence.
La subvention était initialement accordée directement à Total, mais l'exécutif régional a finalement produit un amendement afin que la subvention soit accordée à l'Ecole Polytechnique. "C'est le fond du projet qui compte", a argumenté le vice-président du conseil régional, Jean-Philippe Dugoin Clément.
"Ce projet est vertueux sur le plan écologique car il permet une expérimentation de stockage d'énergie et d'autoconsommation collective de l'énergie solaire. C'est un projet pour l'Ecole Polytechnique, pas pour Total qui est concepteur de l'outil. Je demande qu'on ne fasse pas de faux procès à ce projet", a-t-il dit.
Mais pour Céline Malaisé, du Front de gauche, cette subvention s'apparente à "une opération de greenwashing". "Tout semble ici fait pour préserver discrètement les intérêts de Total, d'autant que cette multinationale a signé ces derniers mois un partenariat avec la direction de Polytechnique pour l'installation d'un centre de recherche de ce géant pétrolier en plein coeur du campus de l'École", dénoncé par des associations d'élèves.
"Non seulement la région envisage de verser plus de 130.000 euros à Total, mais elle cherche à le dissimuler honteusement par un amendement de dernière minute", a dénoncé Ghislaine Senée, présidente du groupe Alternative Ecologiste et Sociale, pour qui "l'action publique a vocation à faire oeuvre de transformation écologique et sociale, pas à soutenir le greenwashing des sociétés les plus polluantes du CAC 40".
La Région IDF a accordé dans cette délibération plus de 12.317.000 euros pour des projets environnementaux et énergétiques, allant de projets géothermiques à des projets photovoltaïques sur le toit d'écoles. Elle a adopté en juillet 2018 une stratégie énergie-climat visant à "doubler la production d'énergies renouvelables sur le territoire d'ici 2030".