La décision de délivrer le permis de construire, "valant autorisation d'exploitation commerciale", a été prise "à la suite d'une instruction attentive et au regard de l'avis favorable émis par la commission (nationale) d'enquête (NDLR en octobre dernier) et de l'ensemble des concertations réalisées", a précisé la préfecture dans un communiqué.
"L'objectif de livraison des travaux nécessaires pour les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 demeure", souligne le communiqué. La Ville de Paris, qui avait d'abord soutenu ce projet controversé, s'y est ensuite opposée en le jugeant trop commercial.
"Avec le projet de rénovation actuel de la Gare du Nord, le gouvernement vient de s'inventer un Notre-Dame-des-Landes en plein Paris. Je lui souhaite beaucoup de courage sur le plan politique et juridique", a réagi Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris, dans un tweet retweeté par la maire Anne Hidalgo.
Le gigantesque chantier prévoit un véritable lifting de la première gare d'Europe, vieille de 155 ans et fréquentée par 700.000 voyageurs chaque jour. Le projet, mené par SNCF Gares & Connexions et la foncière d'Auchan, Ceetrus, prévoit notamment la construction de commerces, bureaux et équipements culturels.
"Cette gare moderne est non seulement nécessaire, dans la perspective de la Coupe du monde de Rugby en 2023 et des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 à Paris, mais elle permettra aussi de faire de la Gare du Nord un nouveau lieu de vie urbain, associant commerce, sport, culture et travail", a justifié le préfet.
Moyennant 600 millions d'euros, le projet prévoit un toit terrasse végétalisé d'un hectare avec vue sur le Sacré Coeur, doté d'une piste de trail, un parking pour 2.000 vélos, une grande nef transversale. Avec 88.000 m2 supplémentaires, la Gare du Nord devrait atteindre une superficie totale de 124.000 m2, dont 46.000 m2 consacrés à une salle de spectacle, des équipements culturels, une salle de sport ou encore des commerces et bureaux.
Une vingtaine d'architectes de renom, dont Jean Nouvel et Roland Castro, ont jugé ce projet "inacceptable" et "pharaonique", dans une tribune publiée dans Le Monde début septembre, demandant qu'il soit "repensé de fond en comble".