Les trois dernières tours, dont la plus haute (170 m), seront détruites, annonçait la société de revalorisation des friches industrielles Valgo qui a racheté le site en 2014 avec Bolloré. Cette raffinerie et ses quelque 450 salariés s'était retrouvée au coeur de la campagne présidentielle de 2012 alors que son propriétaire suisse Petroplus, qui l'avait achetée à Shell en 2007, était en faillite.
Ouverte en 1929, elle a fermé en avril 2013. Sur les quelque 250 ha du site, "plus de 350 emplois" ont déjà été créés par 20 entreprises dont un dépôt pétrolier de Bolloré Energy (sur 170 ha). Un "entrepôt logistique sur trois niveaux", "destiné à l'accueil d'une importante activité d'e-commerce robotisée" de 330.000 colis par jour est notamment envisagé, selon le rapport d'enquête publique sur ce projet porté par l'entreprise Gazeley.
Selon des élus de la métropole de Rouen, Gazeley louera à Amazon. Le commissaire-enquêteur a donné un avis favorable le 20 octobre à ce projet qui promet 1.839 emplois en pic d'activité. Mais la métropole y est défavorable, le SDIS craignant d'être confronté à une "impossibilité opérationnelle" et précisant qu'un incendie de grande ampleur pourrait produire "un volume de fumée supérieur à celui produit lors de l'incendie du 26 septembre 2019" concernant Lubrizol.
Le préfet a prolongé l'instruction, de six mois maximum, a indiqué la préfecture. Des 70 ha dont elle a la charge, Valgo a évacué au moins 55.000 tonnes de déchets pétroliers, issus des cuves et des tuyaux, près de 2.000 m3 d'hydrocarbures qui surnageaient sur la nappe phréatique (les épaisseurs résiduelles sont d'environ 2 cm), et environ 25 tonnes d'amiante.
Les travaux de dépollution ne sont pas terminés, précise Valgo. La déconstruction de l'autre ex-raffinerie française de Petroplus, située à Reichstett près de Strasbourg et fermée en 2011, s'est elle achevée en 2019, selon Brownfields, la société chargée de l'opération.
En ont été extraits entre 15.000 m3 et 18.000 m3 de déchets, en quasi totalité pétroliers mais incluant aussi 250 tonnes d'amiante, et 200.000 m3 de terres souillées aux hydrocarbures, traitées et réutilisées sur place. 35 entreprises sont en train de s'y implanter, qui ont promis 1.500 emplois directs, selon Brownfields.