L'agglomération, asphyxiée par le manque de transports collectifs, veut contribuer à diviser par deux ses émissions de gaz à effet de serre en moins de dix ans (-55% d'ici 2030), selon l'objectif affiché par Christian Estrosi, maire LR de Nice et président de la métropole Nice Côte d'Azur.
Face à la saturation quotidienne des trains et accès routiers vers Monaco où travaillent environ 40.000 frontaliers, une navette maritime sera mise en service en août et opérera par beau temps en 35 minutes entre Nice et Cap d'Ail, près de Monaco, selon une délibération adoptée le 9 avril.
Nice aura aussi son téléphérique en 2025: une ligne de 800 mètres qui la reliera à la commune limitrophe de Saint-Laurent-du-Var en moins de 3 minutes et avec une fréquence de 4 minutes, pour un budget prévisionnel controversé de 40 millions d'euros.
Par rapport à une prolongation de la ligne du tramway T2, le téléphérique permettra de franchir le Var sans réaliser de viaduc, donc sans nécessiter la construction de deux pylônes dans le lit du fleuve, selon la délibération sur laquelle l'opposition RN s'est abstenue. Les opposants dénoncent des coûts de construction et de maintenance élevés pour 800 mètres, et craignent les incidents à répétition du téléphérique de Brest.
Après moultes tergiversations depuis des années, le conseil métropolitain a aussi approuvé la création d'une ligne de tramway T5 desservant l'Ariane d'ici début 2026, un chantier à 140 millions d'euros très attendu par les riverains qui ont maintes fois protesté contre la mauvaise desserte de ce quartier populaire de plus de 10.000 habitants et le refus d'amener le tramway.
Connecté au centre-ville, le tramway ira ensuite jusqu'à La Trinité en 2027 et Drap en 2028 pour 200 millions d'euros supplémentaires. "Un jour important, et j'ose dire historique", a salué le maire chevènementiste de La Trinité, Ladislas Polski, évoquant les axes de circulation "si souvent asphyxiés" et "l'enjeu d'égalité entre les territoires".
Le quartier de L'Ariane est desservi par une ligne d'autobus, anciennement "Ligne 16", qui a donné son nom à un média participatif animé depuis 2013. Principal moyen de locomotion pour ceux qui n'ont pas de voiture, le bus est bondé aux heures de pointe et passe moins souvent que le tramway. En 2019, une marche citoyenne avait rassemblé environ 200 personnes pour protester.