La banlieue au coeur de la campagne électorale

La banlieue au coeur de la campagne électorale

Oubliée des candidats, la banlieue s'est invitée dans la campagne électorale avec des propositions de François Hollande, son rival Nicolas Sarkozy réaffirmant également son attachement à la rénovation urbaine.





Quelques jours après les propos du candidat-président accusant la gauche d'avoir "abandonné les quartiers", M. Hollande a dégainé dans le quartier de La Meinau, à Strasbourg, des propositions dont certaines étaient réclamées par les associations et les élus de tout bord.

 

Parmi ces propositions, la création d'un "ministère de l'Egalité territoriale", des exonérations de charges pour les entreprises embauchant un jeune de ces quartiers, l'accueil d'un élève de banlieue dans chaque classe préparatoire et la fin du zonage (zones urbaines sensibles, zones d'éducation prioritaire...)

 

"Ces mesures vont dans le bons sens. Tout ce qui sera à même de recréer du lien social, nous ne pouvons qu'approuver", s'est réjoui l'élu marseillais Nassurdine Haidari, qui a créé le collectif "Nous ne marcherons plus" inspiré de la marche pour l'Egalité et contre le Racisme partie en 1983 de Marseille.

 

Un autre collectif, ACLEFEU, avait occupé le 21 février le rez-de-chaussée d'un hôtel particulier parisien pour y installer "un ministère de la crise des banlieues". "François Hollande a repris un certain nombre de nos 120 propositions, on va dans le bon sens", a également noté Gilles Leproust (PCF), de l'association des maires Ville et Banlieue de France.

 

La plan Marshall oublié ?

 

En déplacement dans le quartier Beauval de Meaux, M. Sarkozy a exprimé de son côté son "attachement" au plan de rénovation urbaine lancé en 2003 par Jean-Louis Borloo. "C'est le plan le plus gigantesque qui ait jamais été engagé dans un pays démocratique pour les quartiers", a dit M. Sarkozy, critiqué pour ne pas voir tenu sa promesse de 2007 d'un plan Marshall pour les banlieues.

 

Avec plus de 40 milliards d'euros, dont 12 milliards de subventions à l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU), le reste provenant des collectivités locales, des crédits et des investissement privés, le Plan national de rénovation urbaine constitue un pivot de la politique du gouvernement dans plus de 460 quartiers.

 

Il couvre la période 2004-2013. Le PNRU a permis de changer le visage des quartiers où il a été mis en oeuvre même s'il n'a pas réussi à mettre fin aux ghettos et à instaurer la mixité sociale."Il faut nécessairement lier l'urbain et le social et le moins qu'on puisse dire c'est que le social, à nos yeux, pour l'instant, est absent des réflexions faites par le candidat Sarkozy", a estimé M. Leproust.

 

Un second plan plus concentré sur les quartiers populaires

 

La rénovation urbaine "est passée à côté de la diversité sociale et culturelle", regrette le commissaire à la Diversité Yazid Sabeg. Selon lui, "il faut une politique plus globale qui traite de la question de l'emploi et des transports, une politique de la ville renouvelée, avec des mesures globales, cohérentes et structurées, basée sur des politiques de droit commun".

 

Alors que le financement du PNRU 1 n'est pas totalement assuré, M. Sarkozy a promis un deuxième plan "plus concentré", sur les quartiers les plus prioritaires. "Il n'y a pas de problème de financement", a assuré M. Sabeg, un proche de Nicolas Sarkozy, déplorant toutefois que le Livret d'Epargne populaire ne soit "pas mobilisé pour les quartiers" mais "pour le financement du déficit de l'Etat".

 

Les grands groupes de BTP, les promoteurs ou des fonds d'investissement de gestion sont, selon lui, "disposés à investir à long terme dans les cités, dont certaines sont remarquablement localisées, en particulier dans le cadre du réseau des gares du Grand Paris".

 

 

source : batirama.com / AFP

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