La RE2020 sera applicable dès le 1er janvier 2022 pour le logement neuf. Pour le tertiaire, ce n’est pas encore sûr. Son développement a suscité bien des polémiques. Les uns annonçant des surcoûts monstrueux, les autres proclamant la prochaine faillite de quantités d’entreprises du bâtiment.
Berthelot Constructions aborde la question de manière très sereine. Depuis des années, il construit BBC en Loire Atlantique et en Vendée, à la fois des maisons de ville et des maisons individuelles isolées, au rythme d’environ 150 maisons par an.
L’entreprise construit également une cinquantaine de logements en petit collectif et logements sociaux chaque année et participe à des actions de renouvellement du tissu urbain en centre-ville. A Vigné de Bretagne, par exemple, elle a construit en centre-ville, dans une dent creuse, un petit immeuble collectif neuf avec des commerces au rez-de-chaussée.
L’une des spécialités de Berthelot Constructions est l’hypercentre. A Nantes, l’entreprise a construit en centre-ville, en fonds de parcelles, derrière les maisons existantes. Ce segment de marché très spécifique constitue pour l’entreprise l’un de ses axes de croissance. Dans les agglomérations, l’entreprise s’efforce de capter et traiter les eaux pluviales à la parcelle, pour minimiser les contraintes sur les réseaux publics. ©Berthelot Construction
L’autre grand principe directeur de son activité est le sur-mesure. Déjà avant le confinement durant la pandémie, Nicolas Descombes, le PDG de Berthelot Constructions, s’était persuadé qu’il ne fallait plus construire comme d’habitude, mais écouter les besoins des clients avant de concevoir des logements.
Il cite, par exemple, l’évolution des usages de mobilités : il faut désormais prévoir un local facilement accessible où ranger les vélos électriques de la famille et un ou deux bureaux pour le télétravail. Ces bureaux doivent être aisément convertibles pour d’autres usages : le télétravail n’est peut-être pas éternel.
Les familles vivent plus en commun et développent leurs liens au moment de la préparation des repas. Conséquence, les cuisines grandissent au détriment du séjour. Le confinement a montré tout l’intérêt d’une continuité entre la maison, la terrasse et le jardin. Celui-ci devient une pièce à vivre. ©Berthelot Construction
Enfin, une maison est un patrimoine qui doit s’adapter à l’évolution des familles : familles recomposées, vieillir dans sa maison, … Toutes ces réflexions se traduisent par de nouveaux aménagements : des chemins lumineux pour atteindre sans encombre les toilettes la nuit, des détecteurs de chute installés dès la construction, etc.
Troisième principe, construire durable. Nicolas Descombes l’a compris depuis longtemps, la RT2012, bientôt la RE2020 ne représentent pas la vraie vie. Il ne faut absolument pas les considérer comme des outils de conception. Construire des logements revient à proposer un patrimoine aux acquéreurs. Leur bien doit demeurer sain, durable et adaptable à l’évolution de leurs besoins dans le temps.
Berthelot Construction a donc développé des habitudes constructives pour atteindre une haute performance de manière courante. Pour la RE2020, l’entreprise – qui n’utilise déjà plus que des pompes à chaleur pour le chauffage et la production d’ECS – lance trois maisons à Saint-Nazaire. Elle vise une performance nettement meilleure à celle de la RE2020 et teste trois types de solutions en fonction du type de maison : la pompe à chaleur air/air en entrée de gamme, le plafond chauffant-rafraîchissant et le PCBT qui reste une référence et une demande des clients.
L'entreprise a choisi le plafond chauffant-rafraîchissant d’Innovert, une filiale du Groupe Atlantic. Avec le PCBT et le plafond chauffant-rafraîchissant, elle a testé avec succès la solution d’une pompe à chaleur géothermique avec des capteurs à circulation d’eau glycolée posés dans les fondations de la maison, à fond de fouille, avant le coulage des semelles.
Selon Nicolas Descombes, en Loire Atlantique, en Vendée et en Bretagne, cette solution permet un rafraîchissement sans faire fonctionner la pompe à chaleur en été. Elle est bypassée et l’échange s’effectue à travers un échangeur à plaques directement entre le réseau intérieur et les capteurs enterrés.
Dans tous ses projets, Berthelot Constructions s’entoure de partenaires locaux. Le gros-œuvre de ses maisons est en briques Bouyer Leroux. La gamme de briques mono’mur atteint un R de 2,6 à 3,25 m².K/W pour des épaisseurs de 30 à 37,5 cm. Ce qui permettra, même en RE2020, des rester en isolation par l’intérieur, mieux maîtrisée par les entreprises. L’isolation est en laine de verre Knauf avec liant végétal.
Innovert est en Charentes. Le groupe Atlantic et Daikin fournissent les pompes à chaleur. Les menuiseries – fenêtres, coulissants, murs rideaux, verrières, volets roulants - viennent de chez Batistyl Habitat, établi en Maine-et-Loire.
Enfin, Berthelot Constructions met en œuvre ce que son PDG appelle « de la domotique utile ». Comme en centre-ville l’orientation des maisons est souvent contrainte. En cas de forte exposition au soleil, l’entreprise met en œuvre un pilotage domotisé et automatisé des protections solaires pour augmenter le confort d’été. De plus, la domotique pilote en même temps les émetteurs de chaleur, plancher ou plafond chauffant-rafraîchissant.
Selon Nicolas Descombes, tous ces efforts doivent s’accompagner de gains de productivité. Les clients sont en effet disposés à payer un peu plus pour des maisons plus performantes et durables, mais pas 20% de plus. Il revient donc à l’entreprise de rationaliser ses achats et d’organiser ses chantiers sans faille de manière à réduire ses coûts, tout en conservant sa marge et en proposant des logements accessibles à ses clients. ©Berthelot Construction