Si l'ancien maire Gérard Collomb rêvait d'une "skyline" fournie, symbolisant l'accès de sa ville au rang de grande métropole européenne, ses successeurs ont acté l'abandon de tout projet d'immeuble de grande hauteur dans le premier quartier d'affaires français en dehors de l'agglomération parisienne.
Le nouveau projet, "clairement orienté vers les habitants", selon le président de la métropole Bruno Bernard (EELV), réduit de 100.000 mètres carrés les constructions prévues dans le quartier, dont 85.000 m2 de bureaux. Il reste néanmoins encore 250.000 m2 de bureaux à livrer d'ici 2030, précise-t-on à la métropole.
Le volume de construction de logements est globalement maintenu - 92.000 m2 restent à livrer - mais avec un poids accru de logements accessibles. De nouveaux équipements de proximité, notamment des crèches, ont été planifiés pour accompagner l'accroissement prévu de la population du quartier."Jusqu'ici, on parlait surtout de la skyline de La Part-Dieu, de sa grande verticalité. Maintenant, on a retrouvé la terre et une dimension humaine", a relevé devant la presse l'adjoint à l'Urbanisme de la ville Raphaël Michaud.
En particulier, "la forêt de tours" prévue au nord de la gare laissera la place à un espace vert, à des logements et des immeubles de bureaux de taille modeste. La nouvelle majorité municipale et métropolitaine, avait pris acte dès son arrivée au pouvoir il y a un an, de l'irréversibilité de grands projets en cours qui vont transformer profondément le quartier: modernisation du centre commercial, refonte de la gare, édification de la nouvelle tour ToLyon et reconstruction de l'ancienne tour EDF.
Elle entend toutefois mettre sa patte sur le verdissement du quartier, avec un accroissement sur le mandat de 77% du nombre d'arbres et de 25% des surfaces "dégoudronnées". Avec une accélération prévue pour un éventuel deuxième mandat. De même, les itinéraires cyclistes vont être doublés sur la période.
Le foncier des principaux espaces verts prévus appartient toutefois à des tiers, comme l'Etat ou France Télévisions, ce qui augure de discussions "pas simple", a concédé Béatrice Vessiller, vice-présidente chargée de l'Urbanisme à la métropole. Une donnée qui explique notamment que les premières réalisations des Verts ne devraient se concrétiser qu'en toute fin de mandature.
Ce changement de cap s'effectuera "dans une équation économique identique", les "investissements lourds prévus étant maintenus", en dépit de la réduction des droits à construire, a indiqué M. Bernard.
© Métropole de Lyon – Thierry Fournier