Le diagnostic de performance énergétique (DPE) permet de détecter les "passoires thermiques", des logements très énergivores, qui doivent être interdits progressivement à la location à partir de 2025. Le 1er juillet, son mode de calcul a été modifié pour ne plus se baser sur les factures d'énergie, mais plutôt sur les caractéristiques du bâtiment.
Dans un communiqué, le ministère du Logement indique que des "résultats anormaux" des diagnostics ont été détectés pour "certains types de logements, parmi ceux construits avant 1975", après des remontées des professionnels du secteur.
Il ajoute que "des analyses sont en cours" pour mieux comprendre et corriger ces "anomalies", mais qu'en l'attente de leurs résultats, la direction générale de l'aménagement, du logement et de la nature "recommande aux diagnostiqueurs de suspendre l'édition des diagnostics de performance énergétique pour les logements datant d'avant 1975, hormis dans les cas rendus nécessaires par des transactions urgentes".
En pratique, les diagnostiqueurs sont invités à continuer les visites de logements construits avant 1975 et les mesures de performances énergétiques, mais à attendre avant d'établir le DPE. La suspension des diagnostics ne devrait durer que quelques jours: le ministère du Logement réunira le 4 octobre les professionnels du secteur et présentera à cette occasion un bilan des DPE réalisés, "détaillant les anomalies constatées et précisant les mesures correctrices".
Le 17 septembre, la Fédération nationale de l'immobilier (FNAIM), l'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) et l'association Plurience avaient alerté sur le nombre de "passoires thermiques" détectées lors des diagnostics, qui était bien plus important que prévu. Elles estimaient ainsi entre 800.000 et un million le nombre de logements du parc locatif privé classés G - la catégorie de ceux qui consomment le plus d'énergie - par le nouveau DPE, alors que le gouvernement misait plutôt sur 500.000 logements dans cette catégorie.
"C'est un soulagement de voir qu'on a été entendus", a déclaré vendredi Jean-Marc Torrollion, président de la FNAIM. "On attend la réunion du 4 octobre avec impatience", a-t-il poursuivi, en se disant confiant que les anomalies seraient corrigées d'ici là.Au total, le gouvernement estime à 4,8 millions le nombre de "passoires thermiques", classées F et G. Un tiers seraient occupées par des propriétaires à faibles revenus.