Le tribunal administratif de Nîmes rappelle qu'il a été saisi d'une requête demandant l'annulation d'un arrêté préfectoral de novembre 2019 accordant une autorisation environnementale au projet de la société Argan, spécialisée dans la construction de bases logistiques, principalement pour les besoins d'Amazon.
Ce projet prévoit la construction d'un bâtiment de 38.800 m³ sur un terrain de 13,7 hectares, à proximité de l'autoroute A9, axe important vers l'Espagne. La construction de cet énorme centre de tri où tourneraient plus de 500 camions par jour à proximité du Pont du Gard, joyau du patrimoine mondial, divise profondément élus et habitants de cette région touristique depuis plusieurs années.
Dans le cas de ce projet "susceptible d'affecter la conservation d'espèces animales ou végétales protégées", le tribunal a jugé que "malgré la création probable de 600 emplois équivalent temps plein et les retombées économiques (...) celui-ci ne répondait pas à une raison impérative d'intérêt majeur, notion appréciée très strictement par la jurisprudence du Conseil d'Etat".
"L'annulation de l'autorisation environnementale fait obstacle à la mise en oeuvre du permis de construire", a indiqué le tribunal, ajoutant qu'il allait "se prononcer très prochainement sur les sept requêtes dont il a été saisi et contestant le permis de construire". Une "grande victoire pour la mobilisation Stop Amazon", a réagi le porte-parole d'Attac France, Raphaël Pradeau.
Ce dernier se félicite de la "forte résistance de la part de riverains, agriculteurs, commerçants, altermondialistes, écologistes" partout en France contre Amazon, mais dit toutefois rester "vigilant" quant aux autres projets de la multinationale.
Ce revers pour Amazon survient deux semaines après l'abandon d'un projet de centre logistique du groupe près de Nantes, à Montbert (Loire-Atlantique) du fait de retards dus à "l'accumulation de contraintes techniques et juridiques". Plusieurs associations écologistes dont l'Adere (association pour le développement de l'emploi dans le respect de l'environnement), requérantes, se sont aussi félicitées de la décision du tribunal dans un communiqué.
Elles se battent contre une "implantation qui viendrait dénaturer trois sites majeurs, classés au patrimoine mondial de l'Unesco -Site du Pont du Gard, Zone de biosphère des gorges du Gardon, Patrimoine du savoir-faire de pierres sèches-".
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