Le projet "OnE" choisi en 2019, pour lequel la mairie table désormais sur un budget de 107 millions d'euros, vise notamment à la réduction de la place de la voiture de part et d'autre du pont d'Iéna, appelé à devenir "le premier pont végétalisé de Paris", ainsi que sur la création d'un "amphithéâtre végétalisé" place du Trocadéro, où la circulation sera réorganisée en demi-lune.
La participation du public par voie électronique (PPVE) menée du 11 octobre au 17 novembre a été aussi "foisonnante" (plus de 6.000 contributions déposées) que "confuse", avec des réunions publiques "marquées par une forte tension", soulignent les deux garants. "La très grande majorité des participants - essentiellement des riverains - ont, de manière massive, exprimé leur opposition au projet", soulignent les mandataires de la Commission nationale du débat public (CNDP).
Les craintes des opposants portent notamment sur "un excès de fréquentation touristique, la dégradation de la propreté et de la sécurité, les contraintes accrues pour les déplacements, la circulation et le stationnement, l'augmentation de l'organisation d'évènements et des nuisances associées". En réponse, la mairie a répondu qu'elle "pourra adapter le projet sur certains points".
Reconnaissant que "la présence de nombreux bacs végétalisés sur le pont d'Iéna a été largement remise en question", la mairie entend désormais "étudier un nouveau mobilier permettant d'agrémenter la promenade sur le pont piétonnisé". Quant au Champs-de-Mars, la Ville dirigée par Anne Hidalgo (PS) entend notamment utiliser des matériaux "davantage perméables" que le béton désactivé pour le cheminement piéton entre les rangées d'arbre centrales.
Elle s'engage aussi à "améliorer les liaisons automobiles", notamment entre le XVe et le XVIe arrondissement, et à "lancer un plan de gestion du site" avec la préfecture de police pour les grands événements autorisés et les nuisances sonores associées, mais aussi "la propreté, l'entretien des espaces verts, ainsi que sur la sécurité et l'occupation de l'espace public (vendeurs à la sauvette, tuk-tuk, joueurs de bonneteau, etc.)".
La mairie réaffirme que le projet permettra d'obtenir 17.000 m2 d'espaces végétalisés supplémentaires, "dont 16.000 m2 de pleine-terre", avec 180 arbres de plus. Mais pour l'association des Amis du Champ-de-Mars, il s'agit d'une "désinformation pour masquer une diminution de l'ordre de 20% à 35%" des espaces verts accessibles au public.
Les premières transformations doivent être achevées pour les Jeux olympiques de 2024, lors desquels le site aura un rôle central avec l'accueil de la cérémonie d'ouverture et de plusieurs compétitions.
photo©F. Leroy