Des courriers pour dénoncer la situation sont adressés aux députés depuis le début de la semaine par les fédérations départementales, a précisé la FFB.
L'organisation constate notamment que des entreprises "viennent de l'ensemble de l'Union européenne, souvent de pays qui ont des coûts salariaux bas ou des situations dramatiques en terme d'activité", comme l'Espagne, a indiqué Didier Ridoret, le président d ela FFB.
Pour y remédier, elle propose "dans l'immédiat" de "développer le contrôle des entreprises étrangères intervenant en France, en particulier le week-end". Selon M. Ridoret, ces entreprises paient légalement des charges sociales moins importantes que les entreprises françaises mais au regard des faibles tarifs qu'elles pratiquent, "elles doivent tricher sur les autres points".
Ce phénomène de "dumping" recouvre notamment "l'absence de déclaration préalable à l'inspection du travail, le recours à des conditions de travail anormales, le défaut d'immatriculation et de paiement de la TVA en France", a-t-il affirmé.
Difficilement quantifiable, il s'observe quasiment sur tout le territoire, avec une présence notable à Paris, en Ile-de-France et dans les grands bassins d'emplois. Il était jusqu'à récemment cantonné aux zones frontalières, notamment près de l'Espagne.
L'ampleur de ce phénomène se mesure surtout par "l'intensité des offres" de main d'oeuvre émanant de sociétés d'intérim étrangères ou directement d'entreprises étrangères aux acteurs du secteur français, selon la fédération.
Il s'agit "d'offres de ressources humaines à des tarifs extrêmement bas", faites "soit directement aux maîtres d'ouvrage, soit aux entreprises de bâtiment", a relevé M. Ridoret.
Or, la rentabilité des entreprises françaises de bâtiment et travaux publics (BTP) est attendue en baisse de 3% en 2012 par rapport à l'année dernière, selon une récente étude de l'assureur-crédit Euler Hermes. Les entreprises "se battent de plus en plus sur les prix", selon Didier Moizo, économiste sectoriel.
Le chiffre porte sur un échantillon de 125.000 entreprises. En conséquence, l'assureur-crédit, filiale d'Allianz, s'attend à une hausse des défaillances d'entreprises de BTP de 3,5% en 2012, à 15.000, le BTP représentant par ailleurs 25% du nombre de défauts en France.
Source : batirama.com / AFP