Peu de temps après la livraison, intervenue au mois de février, le parquet a commencé à se déformer.
Six mois après, on pouvait mesurer 13 cm de soulèvement. Non seulement les lames de parquet se sont soulevées et parfois fendues, mais le plancher support lui-même s'est également déformé.
Le parquet a été collé sur un plancher existant constitué de panneaux en aggloméré de bois de qualité ordinaire (CTB.S), fixés sur des solives en sapin, elles-mêmes posées à l'aide de cales sur des plots de pierre calcaire.
Ce plancher surmontait directement un vide sanitaire non ventilé. Le remplacement du parquet s'est effectué à la fin du chantier.
L’approche imminente de la livraison a incité l'entrepreneur à coller directement le nouveau parquet sur le support mis à nu sans procéder à des investigations sur la nature du plancher et le vide sanitaire, leur compatibilité avec le nouveau parquet et le type de pose choisi.
L'ancien parquet était désolidarisé de son support. Ce mode de pose avait permis de maintenir relativement constante l'hygrométrie des panneaux de plancher et d’éviter ainsi leurs déformations.
La pose collée du nouveau parquet massif a modifié les échanges hygrométriques, réduisant l’assèchement naturel du plancher support. La mise en chauffe des pièces à une température élevée (>à 25°C) a aggravé le sinistre.
A défaut d'avoir réalisé des sondages avant les travaux, la mise à jour d'un plancher en aggloméré de bois aurait nécessité un arrêt temporaire du chantier le temps de mener quelques vérifications indispensables.
L'inspection du vide sanitaire et du plancher lui-même aurait montré que les plaques d'aggloméré ne pouvaient être conservées en l'état (DTU 51.3) et que la pose collée d'un nouveau parquet sur un tel support ne pouvait être envisagée (DTU51.2).
Source : batirama : Denis Gayot, Fondation Excellence SMA