Cependant, pour le géant énergétique français Engie, le chiffre d'affaires a tout de même atteint 93,9 milliards d'euros, en hausse de 62,2% par rapport à 2021. La fourniture d'énergie, notamment de gaz, a le plus contribué à la performance opérationnelle du groupe, avec les records des cours du gaz naturel atteints l'an dernier. La division d'Engie qui opère sur les marchés de l'énergie lui a ainsi rapporté deux milliards d'euros en plus, dans son résultat d'exploitation. Mais le thermique (production d'électricité à partir de gaz, +49,4%) et les énergies renouvelables (+36,6%) ont aussi nettement contribué.
"En 2022, Engie a réalisé une solide performance financière et opérationnelle avec un EBIT en forte progression de 43% à 9 milliards d'euros", a indiqué à des journalistes la directrice générale, Catherine MacGregor, en se référant à la croissance organique du résultat d'exploitation. Mais le bénéfice net du groupe se retrouve amputé de 95% sous l'effet de lourdes dépréciations et de provisions. Il tombe à 200 millions d'euros, contre 3,7 milliards l'an passé.
La plus grande charge, à 3,7 milliards d'euros, est due à la réévaluation de contrats futurs de couverture. Il faut aussi inclure 2,8 milliards de pertes de valeur, largement dues aux provisions pour le démantèlement futur de ses centrales nucléaires belges, et un milliard de crédit perdu dans le gazoduc Nord Stream 2, qui n'a jamais été ouvert à la suite de la guerre en Ukraine.
Le résultat net récurrent d'Engie atteint 5,2 milliards d'euros (après 2,9 milliards en 2021). Au vu de cette performance, le groupe, dont l'État français détient près de 24%, a attribué à ses actionnaires un dividende de 1,4 euro par action.
Engie a choisi de se désengager de certaines activités pour pouvoir investir notamment dans les énergies renouvelables, tout en prônant le maintien du gaz, comme énergie de transition. Le groupe a ainsi finalisé la vente de son activité de multi-services Equans, cédée à Bouygues, ce qui lui a rapporté une plus-value compensant partiellement les autres charges.
"Son recentrage et sa simplification désormais réalisés, Engie engage la deuxième étape de son plan stratégique et accélère sa croissance dans la transition énergétique", a souligné le groupe dans un communiqué. Il vise ainsi une croissance annuelle de 4 gigawatts (GW) de capacités renouvelables installées dans le monde entre 2022 et 2025, ainsi que de 6 GW entre 2026 et 2030, pour atteindre 50 GW de capacités installées en 2025 et 80 GW en 2030.
En 2023, le groupe vise un résultat net récurrent situé entre 3,4 et 4 milliards d'euros.