Le salon BAU n’avait pas eu lieu en physique depuis 2019. Il se tient à nouveau à Munich du lundi 17 au samedi 22 avril. Nous avons commencé ce lundi matin par l’isolation thermique, l’un des principaux composant des bâtiments performants. Lorsqu’on entre dans le hall A, le premier stand que l’on voit est celui de Rockwool et nous commençons tout de suite par une matière très classique – la laine de roche – employée dans un nombre croissant de configurations et d’usages.
Cette année, le groupe Saint-Gobain n’est pas venu à BAU, mais Rockwool, lui, est bien là. Rockwool fabrique de la laine de roche, mais de plus en plus, développe des systèmes précis pour des utilisations particulières, seul ou en collaboration avec d’autres fabricants. L’entreprise montre à BAU, toute l’étendue de ses solutions. ©PP
En Allemagne, par exemple, une grande partie des bâtiments des années 70 est isolée par l’extérieur – Hé, oui, déjà à ce moment-là – en EPS (polystyrène expansé) ou en XPS (polystyrène extrudé). Ce qui leur donne des valeurs Uparoi entre 0,5 et 0,7 W/(m².K). Mais voilà, les nouvelles règles (GEG) pour la rénovation des murs extérieurs demandent des Uparoi de 0,24 W/(m².K). Si le maître d’ouvrage veut bénéficier des financement du KfW, l’équivalent de notre Caisse des Dépôts, il faut même descendre à un Uparoi de 0,20 W/(m².K).
Rockwool a donc développé une solution particulière pour cet emploi. Elle se pose sur la paroi existante et combine ses panneaux de laine de roche Fixrock 035 (VS) ou Fixrock 033 (VS) avec le système de fixation Isolink Typ F de Schöck pour éviter la création d’un pont thermique à chaque fixation. Selon l’épaisseur initiale de l’EPS sur la façade, il est possible de descendre jusqu’à un Uparoi de 0,137 W/(m².K) avec 160 mm de Firock 033 (VS). La façade est ensuite enduite ou protégée par un bardage ventilé.
Pour la rénovation des façades, Rockwool recommande également l’emploi du Fixrock 033, protégé par les panneaux Rockpanel, posés sur une structure métallique. C’est une solution à la fois efficace du point de vue thermique et totalement incombustible. ©PP
Rockwool propose des solutions pour l’isolation des façades par l’extérieur, pour l’ITE ou l’ITI des toitures en pente, pour l’isolation des toitures terrasse chaudes (ITE). Cette année, Rockwool montre deux nouvelles solutions à BAU :
Rockwool propose de remplir les cavités des constructions à ossature bois à l’aide de Fillrock RG ou de Fillrock RG Plus. Fournis sous forme de granulés de laine de bois, ces deux nouveaux produits sont soufflés dans les coffres des constructions bois. Leur densité atteint 65 kg/m³, avec un λ = 0,034 W/(m.K) pour le Fillrock RG Plus et de 0,037 pour le Fillrock RG. ©PP
Une bonne douzaine d’exposants à BAU 2023 mettent en avant des solutions d’isolation thermique à base de polystyrène et de polyuréthane. Unilin Insulation, par exemple, vante ses dalles Utherm Premium en polyuréthane que l’on peut utiliser en isolation de dalles béton, en ITE de toitures terrasses et de parois verticales. Les dalles Utherm affichent un λ = 0,022 W/(m.K), tandis que les dalles Utherm Premium descendent à λ = 0,022 W/(m.K). Si l’on traduit en épaisseur, pour atteindre une résistance thermique U = 0,15 W/m².K, il faut 23 cm d’une matière dont le λ = 0,035 – les laines de verre, de roche ou de bois, notamment -, mais seulement 15 cm de Utherm et 13 cm de Utherm Plus.
L’allemand Austrotherm Dämmstoffe, par exemple, propose des solutions en XPS ou polystyrène extrudé. Leur λ commence à 0,032 W/(m.K), mais deux propriétés rendent ces panneaux particulièrement intéressants. Leur importante résistance mécanique permet de les utiliser en support de dalle béton au coulage ou en isolation thermique de toiture chaude. Leur totale insensibilité à l’eau en fait de bons isolants pour les parties enterrées.
Les dalles Austrotherm en XPS résistent à la pénétration des racines. Ce qui en fait une excellente solution pour l’isolation thermique par l’extérieur des toitures terrasses végétalisées. ©PP
Chez Puren, le polyuréthane est disponible en plaques de 1200 x 600 ou de 2400 x 600 mm pour des épaisseurs allant de 80 à 200 mm. ©PP
Va-Q-tec propose ses isolants sous vide ultra-performants. Avec un λ = 0,0035, soit dix fois mieux que la plupart des laines minérales, 10 mm de VIP (Vacuum Insulation Plate ou plaque d’isolant sous vide) équivalent à 63 mm de polyuréthane, 91 mm de PSE (polystyrène expansé) ou 114 mm de laine de verre. Naturellement, on ne peut pas découper ces panneaux sur le chantier : il faut déterminer le calepinage avec soin. Puis, dans leur vie en œuvre, il faut éviter de les percer, sinon leur λ revient au niveau de celui du polyuréthane. ©PP
L’allemand Caruso propose un isolant thermique et acoustique à base de polyester non-tissé, issu du recyclage de bouteilles en plastique. Il est rejoint par Armacell qui utilise la même matière première dans son isolant ArmaPET Eco50. ©PP
Owens Corning, connu pour son isolant en verre soufflé Foamglas, élargit son offre en Europe à de la laine de roche, commercialisée sous le nom Paroc, en plaques y compris pour l’ITE des façades, en rouleaux et en vrac pour soufflage. Selon les produits, les λ varient de 0,034 à 0,039 ©PP
On trouve même des isolants en laine de mouton recyclée, grâce à l’autrichien Isolena. Le λ varie de 0,032 à 0,048, mais Isolena propose des produits pour l’isolation des combles – en rampants ou horizontalement en rouleaux ou en vrac -, pour l’ITI et l’ITE des parois verticales, pour le remplissage des coffres des constructions à ossature bois, pour le traitement du pont thermique autour des ouvrants et même par l’affaiblissement acoustique dans les bureaux, les bars et les restaurants. ©PP