Lors d'un point de presse, le préfet de la Région Alsace Stéphane Bouillon s'est dit "favorable à la reprise du projet", et prêt à "relancer la procédure de mise en concession", après le retrait du groupe de BTP Vinci en 2012.
Le rapport publié jeudi préconise la reprise du projet de rocade à péage pour lequel une déclaration d'utilité publique est toujours valable, sous une forme "reconfigurée", moins ambitieuse que le précédent, c'est-à-dire en 2x2 voies. Cette nouvelle portion d'autoroute qui viendrait dans la continuité de l'A35 en prendrait aussi le nom.
Les experts préconisent en même temps d'étudier le retrait du statut autoroutier à l'actuelle portion de l'A35 autour de Strasbourg, régulièrement engorgée, et de poursuivre en parallèle une "politique ambitieuse de développement de l'usage des transports en commun".
Selon le rapport, un GCO conduirait à une baisse de 14% du trafic global aux heures de pointe, et de -24% du trafic de poids lourds. Mais l'actuelle A35 resterait "une infrastructure qui sera très circulée", a précisé l'un des experts, Jean Panhaleux.
Selon le président du Conseil général du Bas-Rhin, Guy-Dominique Kennel (UMP), il y a "urgence absolue à ce que cela se réalise le plus vite possible". L'idée d'avoir un projet moins ambitieux me paraît de bon sens", a estimé de son côté le maire (PS) de Strasbourg, Roland Ries, initialement opposé au projet, en se félicitant d'un rapport qui fournit "une base très solide".
Le président de la Région Alsace, Philippe Richert, a lui aussi réaffirmé qu'il était favorable à la relance du projet. L'abandon du GCO était inscrit dans l'accord gouvernemental PS-EELV pour les législatives.
Sur la table depuis les années 1970, relancé à la fin des années 1990, le projet de prévoit la construction d'une autoroute à péage de 24 km permettant de contourner l'agglomération strasbourgeoise et de délester l'autoroute A35, régulièrement engorgée.
Alors que les partisans du GCO avancent une baisse du trafic et de la pollution autour de la capitale alsacienne, ses opposants mettent en doute son utilité, avec une baisse de la circulation sur l'A35 qui ne dépasserait pas 10%.
Ils soulignent aussi son coût élevé et des conséquences néfastes pour l'environnement: consommation de plus de 300 hectares des meilleures terres agricoles, mise en danger d'espèces protégées dont le grand hamster d'Alsace.Devant l'hôtel du préfet, des militants d'Alsace Nature opposés au GCO ont pour leur part protesté contre un rapport dont, selon eux, "les conclusions étaient écrites dès le départ".