Le Centre Aquatique Olympique en mode Héritage

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Sanifloor+, douche à l’italienne avec pompe aspirante et détecteur de niveau d'eau

Le Sanifloor+ de SFA est une solution innovante de pompe de relevage conçue pour les douches à l’italienne. Idéale en rénovation, elle permet une évacuation efficace même en l'absence de pente suffisante grâce à sa pompe aspirante et sa bonde avec détecteur de niveau d'eau. Une communication sans fil assure l'activation de la pompe.

La silhouette du CAO s’est déjà ancrée dans l’esprit de tous et les images de la toiture en catènes de bois ont fait le tour du monde, meilleurs symboles de la volonté de décarbonation des installations olympiques, du moins en superstructure. Le groupement de conception-réalisation-maintenance composé notamment de Bouygues Construction Île-de-France, des architectes VenhoevenCS et Ateliers 2/3/4, représentés respectivement par Cécilia Gross et Laure Mériaud, jeunes architectes associées, a livré à la Métropole du Grand Paris, pour une enveloppe de 147 millions d’euros en conception-construction pour "le plus grand équipement aquatique de France" et la passerelle qui le relie au Stade de France. Au-delà de la piscine, il s’agit d’un ensemble sportif complexe dont les consommations d’eau et d’énergie seront contrôlées pendant les quinze prochaines années. 

Façade du CAO parallèle à l'A1. © JT

Un an après

L’ouverture au public, c’est la bonne période pour les concepteurs. Il y a un an, inauguration présidentielle avec fuite d’eau, chute du plongeur, perplexité médiatique quant à une installation trop petite pour accueillir les épreuves de natation. La programmation initiale d’un CAO pour 70 millions était une blague, sachant qu’il fallait pouvoir accueillir 15 000 spectateurs assis. Dès 2018, il apparaissait que la facture serait d'un tout autre ordre. 

À l’époque déjà, il était évident que le CAO n’accueillerait pas les compétitions olympiques de natation. Cela a ouvert des opportunités quand il a fallu réduire le budget et raccourcir le bâtiment de dix mètres. D’où la création d’un seul bassin de 70 mètres subdivisible, et peu importe le retard d’homologation puisque la natation se ferait ailleurs. Désormais, elle est effective pour les championnats européens de natation qui auront lieu en 2026 devant 5 000 places assises.

Les brise-soleil en doglas sont protégés par le débord du toit. © JT

Dans les limites réglementaires

On peut dire que les contraintes de délais et de prix ont finalement joué favorablement. La possibilité de transformer le bassin de multiples manières, dont la configuration 2 x 25 m qui double les lignes, entre parfaitement dans l’esprit Héritage d’enseignement de la nage, dans un département pauvre où la moitié des enfants de dix ans ne savent pas nager. S’ajoute l’astuce de placer un bassin d’apprentissage au centimètre près, juste sous la passerelle. 

VenhoevenCS a bousculé le marché de prescription des piscines françaises – où les concours ne sont ouverts qu’à des agences qui peuvent revendiquer trois livraisons de piscines sur les trois dernières années. Pour l’économie d’eau, le tandem d’agences accompagné par les BET spécialisés INEX et Katène a joué sur le profil de la fosse du plongeoir, le nettoyage à la perlite au lieu du sable. Selon Cécilia Gross, les curseurs différents de ceux des Pays-Bas ont été poussés aussi loin que possible. Il reste que la vidange annuelle représente un poste important d’énergie. La méchante chloramine a été traquée par une aspiration près du bassin et une réduction du chlore, toujours dans les limites de la réglementation française.

Cécilia Gross et Laure Mériaud. © JT

Fanal d’un nouveau quartier

La mise en service, à partir du 2 juin, va permettre de tester les qualités d’absorption acoustique de la toiture en catènes. En sous-face, les voliges ont été ajourées pour piéger les sons. La pellicule supérieure en EPDM a déjà grisé sous l’effet de l’air particulièrement pollué du croisement entre l’autoroute A1 et l’A 86. Les brise-soleil en Douglas pourraient en profiter grâce au dépôt d’une couche protectrice de suie. Le CAO fait écran et représente la première livraison pour aménager un secteur dégagé où l’on voit surgir les tours du Villages des Athlètes. Une zone enclavée entre autoroutes et voies ferrées. La plaine Saulnier, ou tout simplement le nouveau quartier du CAO.

Vers la piscine frugale

Alors que le CAO était en pleine construction, en 2022, la hausse des prix de l’énergie a confronté les exploitants de piscine à une difficile équation économique. L’injonction de la mairie de Paris de réduire la température de l’eau d’un seul degré n’a pas vraiment été suivie d’effet, dans un contexte où les piscines avaient du mal à reconstituer leur clientèle après la pandémie. La toiture photovoltaïque du CAO doit assurer jusqu’à 25 % de la production d’énergie avec une utilisation directe. On sent bien que ce complexe ouvre la voie à des solutions frugales. 

De même, la toiture en bois qui est réputée éviter 2 000 tonnes de CO2 repose tout de même sur 14 000 m³ de béton "bas carbone". Les objectifs d’incorporation de matériaux biosourcés ont pu en être doublés, mais il reste encore une marge de progression vers des piscines moins émissives sur le plan de la construction et de la maintenance.