Une expertise ordonnée par l'Etat vient de confirmer que le forage géothermique pratiqué début 2008 était bien l'élément déclencheur du sinistre, ce qui ouvre la voie à la mobilisation immédiate du Fonds de garantie, un dispositif financé par les assureurs privés, a annoncé le préfet d'Alsace, Stéphane Bouillon.
Ce fond, doté de 300.000 euros maximum par foyer concerné, va "aider les personnes sinistrées à réparer leur maison, ou le cas échéant, en fonction de l'évaluation des dégâts, à disposer d'un pécule pour reconstruire et s'installer ailleurs", en attendant l'issue de la procédure judiciaire, a expliqué M. Bouillon.
Par ailleurs, "l'Etat va s'engager à faire tous les travaux nécessaires pour colmater le puits de manière définitive", a ajouté le préfet. Il est en effet "absolument nécessaire de reboucher le forage car il continue à fuir", a souligné le directeur régional de l'environnement, de l'aménagement et du logement, Marc Hoeltzel.
Toutefois ces travaux devront être menés "avec beaucoup de précaution", à l'issue de longues études préalables, afin de limiter au maximum le risque de provoquer un nouveau sinistre, a-t-il ajouté.
Pour l'heure, une dizaine de maisons sont sérieusement endommagées, et une quarantaine ont vu apparaître des fissures liées aux mouvements de terrain, selon le collectif "Lochwiller se soulève", créé par des habitants pour interpeller les pouvoirs publics.
"Le fait que la fuite soit réparable, c'est une bonne nouvelle", a dit un des membres de ce collectif, David Ernenwein. "Au moins, on peut espérer que le village ne sera pas rayé de la carte".Pendant la réunion, de nombreux riverains ont cependant fait part de leur inquiétude et de leur exaspération.
Plusieurs ont protesté contre le plafond d'indemnisation de 300.000 euros, trop faible à leurs yeux. D'autres ont notamment souligné que, bien que leur maison ne présente pas de fissure, elle est "invendable" et "ne vaut plus un clou" sur le marché immobilier.
"Je suis désolé, mais tant que le forage n'est pas colmaté, il n'y a rien qui existe pour dédommager ça", leur a répondu le préfet. "Les gens sont désabusés", a résumé M. Ernenwein à l'issue de la réunion. "On ne sait pas où on va, il y a plus de questions soulevées que de réponses", a-t-il ajouté.