Face à l’émergence de ce type de solutions constructives, impulsées par les évolutions de la Réglementation Thermique et du Grenelle de l’Environnement, il était nécessaire de mettre en place un cadre technique autour des façades ossature bois non porteuses. Ceci de manière, notamment, à ce qu’elles trouvent une reconnaissance facilitée auprès des assureurs.
La création d’un Document Technique Unifié (NF DTU) étant très souvent longue (au minimum 2 à 3 ans), c’est alors que les acteurs de la construction ont décidé d’élaborer des recommandations professionnelles dans le cadre du programme RAGE 2012, ce dernier ayant notamment pour objectif d’accélérer la publication de référentiels de mise en œuvre de nouvelles techniques ayant fait leurs preuves sur les chantiers.
Le document ainsi rédigé devient le référentiel incontournable à suivre, dans l’attente de la publication du NF DTU 31.4 “Façades ossature bois” dont les travaux ont commencé début 2013.
Les recommandations professionnelles “Façades ossature bois non porteuses” couvrent la réalisation de façades ossature bois, constituées de montants et traverses en bois et panneaux à base de bois (intégrant éventuellement leurs remplissages), sur ossatures primaires neuves.
Ces dernières peuvent être des voiles béton, des murs maçonnés ou des structures poteaux/poutres en béton ou en bois et ne doivent pas comporter de parois pleines extérieures, exceptions faites d’ouvrages spécifiques comme des cages d’escaliers ou d’ascenseurs.
Les façades ossature bois non porteuses doivent impérativement être associées à des revêtements intérieurs et extérieurs afin de pouvoir assurer leur fonction dans l’ouvrage.
Ces règles de l’Art s’appliquent aux façades filantes, semi-filantes et interrompues (voir schéma ci-dessous), qu’elles soient verticales ou inclinées (inclinaison maximale : 15° par rapport à la verticale), réalisées dans le cadre de n’importe quel type de constructions neuves de hauteur maximale 28 m, pour lequel les façades ne contribuent en aucun cas à la stabilité de la structure.
De nombreuses performances attendues. Bien que ne participant pas à la stabilité de la structure du bâtiment, les façades ossature bois non porteuses doivent être performantes à plusieurs niveaux :
Autant de points traités dans les 158 pages des recommandations professionnelles “Façades ossature bois non porteuses”, disponibles en téléchargement gratuit sur le site du programme RAGE 2012 (voir “Infos pratiques”)…
Les recommandations professionnelles ont pour vocation de définir des principes de solutions constructives en fonction des trois typologies de façades ossature bois.
D’après les recommandations professionnelles, dans la pratique courante, il existe deux dispositions constructives pour les façades filantes.
La première consiste à disposer les panneaux de façades de manière superposée. Dans ce cas, on parle de façades auto-portantes. Les charges descendantes transitent jusqu’aux fondations, ce qui limite la hauteur de cette solution à 12 mètres, sauf si des justifications particulières sont données pour la stabilité des façades.
Dans la deuxième solution, les panneaux de façades sont indépendants et ancrés par niveaux. Cette fois-ci, les charges sont transmises au plancher de l’ossature primaire, niveau par niveau.
Dans l’une ou l’autre des solutions, la partie courante des façades filantes peut se composer de deux manières :
La bonne mise en œuvre de ces façades passe également par le bon traitement des points singuliers, comme par exemple :
Selon les dispositions constructives retenues, les parois doivent être fixées :
Dans chacun des cas cités ci-avant, des dispositions doivent être bien évidemment mises en place pour assurer l’étanchéité à l’air et à l’eau. Pour cela, diverses solutions sont présentées dans les recommandations professionnelles (interposition de 2 cordons de calfeutrement pré-comprimés sous la barrière d’étanchéité, descente du pare-vapeur jusqu’à la dalle puis collage du retour sur cette dernière, continuité du film pare-vapeur, etc.).
Compte tenu que les façades sont filantes devant les éléments verticaux d’ossature primaire (refends, poteaux, etc.), la répartition des organes de fixation doit être continue.
L’étanchéité à l’air et à l’eau est assurée soit par la continuité du pare-vapeur et du pare-pluie (si on est dans le cas d’éléments préfabriqués), soit par la continuité du pare-vapeur seul (si on est dans le cas d’une fabrication sur chantier).
Dans un cas comme dans l’autre, les panneaux sont repris à la structure porteuse par les fixations en extrémités. Les panneaux sont assemblés en angle entre eux en 3 points au minimum sur une hauteur d’étage. L’étanchéité à l’air est assurée par la continuité du pare-vapeur.
On trouvera également dans les recommandations professionnelles des éléments de mise en œuvre concernant l’assemblage des panneaux en angles dans le cas d’un pignon en béton, la gestion des acrotères et la continuité des façades en rapport avec la gestion des joints de dilatation.
Les principes constructifs visés par les recommandations professionnelles pour les façades ossature bois semi filantes sont donnés en page 69 des Recommandations Prodessionnelles.
D’après les recommandations professionnelles, dans le cas de façades semi-filantes, on peut trouver deux configurations. L’élément commun de ces dernières est la disposition de l’isolant entre les montants de l’ossature principale.
Ensuite, des compléments sont apportés de l’une ou l’autre des manières suivantes :
Comme pour les façades filantes, les recommandations professionnelles traitent également des points singuliers de ce type de façades comme :
Dans chacun des cas, il est expliqué les dispositions de mise en œuvre à prendre notamment afin d’assurer aussi bien l’étanchéité à l’air qu’à l’eau au niveau de ces points singuliers.
Les façades interrompues sont particulièrement utilisées dans des cas spécifiques ponctuels, comme par exemple les balcons indissociés de la structure porteuse.
En partie courante, les façades interrompues sont composées d’un isolant mis en œuvre en totalité entre les montants de l’ossature principale. La paroi doit être fixée en tête et en pied à l’aide d’équerres métalliques. Une barrière d’étanchéité doit être interposée entre la lisse et l’ouvrage de fondation.
L’étanchéité à l’air et à l’eau est assurée grâce à la mise en place de divers éléments :
Des prescriptions complémentaires à mettre en œuvre sont données à partir de la page 78 des Recommandations Professionnelles.
Source : batirama.com