Bien que près d’un chef d’entreprise sur deux (48 %) ait vu son chiffre d’affaires progresser en 2013, 75 % d’entre eux se déclarent inquiets pour 2014. En effet, seuls 25 % anticipent une hausse de leur activité pour l’année en cours.
Dans le même temps, plus d’un tiers des dirigeants (38 %) a observé une baisse de son taux de marge en 2013. Interrogés sur l’évolution de leurs prises de commandes entre 2013 et 2014, ils sont deux fois plus nombreux (34 %) à anticiper une diminution qu’une augmentation (15 %) témoignage d’une crise qui pourrait encore perdurer en 2015.
Toutefois, après cette période, 81 % des dirigeants pensent que l’évolution à moyen terme du secteur sera neutre ou positive. Selon Xavier Fournet, associé KPMG, « Au-delà d’une phase un peu anxiogène, l’optimisme revient. En cause, les tendances macro-économiques, une démographie porteuse et l’émergence de grands projets, comme le Grand Paris, qui même localisés, auront sans nul doute une incidence positive sur le marché dans son ensemble. »
Parmi les principaux leviers de développement du secteur au cours des prochaines années, les dirigeants citent majoritairement un plan national ambitieux de renouvellement et de construction d’infrastructures (55 %) devant la croissance économique (54 %) et l’émergence de nouveaux besoins de transports et de mobilités (citée par 50 % des répondants ayant une activité centrée sur les travaux publics).
« Il est intéressant de noter que si ces attentes venaient à être satisfaites rapidement, scénario optimiste mais qui pourrait intervenir pour tout ou partie dans les prochains mois, elles ne produiraient des effets positifs que dans un futur relativement éloigné», souligne également Philippe Bourhis, Associé KPMG au sein du département Audit Infrastructures.
La perception des leviers de développement diffère en fonction de la taille des entreprises : 67% de celles dont le chiffre d’affaires est supérieur à 50 millions d’euros privilégient des scénarii macro-économiques liés à un retour de la croissance et un investissement pérenne dans les infrastructures.
Cependant, parmi les entités de tailles moins importantes, 24 % citent le renforcement de l’attractivité de l’investissement locatif et 21 % souhaiteraient des mesures plus ciblées en faveur de la construction de logements sociaux.
La contrainte financière publique est identifiée comme frein numéro 1 au développement du secteur, citée par près de six dirigeants sur dix. Viennent ensuite les difficultés d’accès au financement pour les donneurs d’ordres (55 %) et l’augmentation des contraintes réglementaires (35 %).
Les entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 50 millions d’euros sont plus attentives au resserrement des dépenses publiques (79 %), alors que les structures de plus petite taille sont focalisées sur le sourcing financier des donneurs d’ordres (58 %) mais aussi, bien que dans une moindre mesure, sur le manque de main d’œuvre qualifiée (34 %).
Parmi les relais de croissance et stratégies de développement prioritaires identifiés, les patrons du BTP misent avant tout sur un renforcement de leurs activités sur leurs marchés actuels (72 %), puis sur l’innovation (58 %), le développement de nouveaux métiers (51 %) et sur une implantation dans une nouvelle zone géographique (41 %).
Plus d’un répondant sur cinq précise avoir déjà mis en œuvre un relais de croissance et plus d’un sur deux a décidé d’initier une stratégie pour assurer son développement futur.