Un conduit d’évacuation des produits de combustion doit satisfaire à quatre exigences : assurer un tirage suffisant, être étanche aux gaz et fumées, posséder une grande stabilité mécanique, quelle que soit sa hauteur, et être résistant à la corrosion, c’est-à-dire aux condensats acides.
Les conduits peuvent être de deux sortes : maçonnés et métalliques. Les conduits maçonnés sont les plus traditionnels et concernent essentiellement les maisons individuelles. Les boisseaux qui les constituent sont composés de parois pleines ou alvéolées en béton, terre cuite ou céramique, d’une hauteur limitée à 50 cm.
Il existe aussi les conduits polycombustibles. On trouve ici soit des produits maçonnés, incluant le boisseau extérieur, l’isolation et le tube intérieur en céramique réfractaire (pour les chaudières basse température ou à condensation, la céramique étant insensible à la corrosion), soit des conduits métalliques, plus légers que les précédents, ce qui résout le problème du levage.
A cela s’ajoute le tubage de conduit de cheminée en PVDF (polypropyléne) destiné à l’évacuation des vapeurs et des gaz brûlés produits par les générateurs de chauffage à haut rendement ou à condensation et offrant une très bonne résistance à la plupart des acides.
Cédric Normand, rapporteur du Groupe Spécialisé n° 14 section “installations de Combustion” CSTB |
En habitat individuel, on retrouve deux grandes familles : soit des conduits concentriques avec terminal ventouse horizontal ou terminal vertical avec sortie en toiture (NF DTU 61.1), soit, dans l’existant, la réutilisation du conduit de fumée, avec une amenée d’air comburant se faisant entre le tubage et le conduit existant (sous Avis technique).
En habitat collectif avec chaudières individuelles, l’installation de conduits verticaux d’évacuation est plus complexe et plus coûteuse car elle prend davantage de place (gaine technique). Les terminaux horizontaux (peu esthétiques) fonctionnent bien.
Dernier point au niveau des chaudières à condensation dans l’habitat existant individuel ou collectif : il faut le plus souvent restituer la ventilation qui existait au travers des anciennes chaudières de type B11. Ici, il existe presque autant de solutions que de cas de figures.
Pour leur part, les systèmes d’évacuation des produits de combustion des chaudières étanches fioul ne sont pas encadrés par des textes réglementaires et les dispositions se trouvent sous Avis techniques et avec des règles d’installation en habitat individuel, dont les critères sont plus restrictifs et plus sécuritaires sur les débouchés ».
Avec un appareil à bois, il s’agit de calculer correctement la section du conduit qui s’appuie à la fois sur les dimensions de l’âtre et la hauteur du conduit.
Un conduit de fumée destiné à un appareil à bois peut être en terre cuite, en brique ou en béton, constitué de boisseaux traditionnels, mais à haute performance thermique et isolés en partie froide.
Un boisseau céramique apporte aussi une bonne solution. Quant au conduit métallique composite rigide, il présente une bonne résistance s’il est de qualité et bien adapté. De manière générale, il peut avoir une double paroi intégrant un isolant et ne doit être raccordé qu’à un seul appareil.
Pour les foyers à feu ouvert, une section minimale de 400 cm2 est à respecter pour une section carrée ou rectangulaire ou une section équivalente de diamètre hydraulique minimal de 20 cm. La section du conduit se détermine aussi à partir de la “surface lumineuse” du foyer (hauteur de l’âtre x largeur de l’âtre) et de la hauteur du conduit. La hauteur de la surface lumineuse doit être égale aux 3/4 de la largeur si celle-ci ne dépasse pas 1 mètre et aux 2/3 au-delà.
Si le conduit est extérieur, il doit aller jusqu’au sol ou reposer sur une console, comporter une trappe de ramonage et être raccordé à l’appareil par un conduit métallique rigide, souvent en simple paroi.
Si le conduit est intérieur, il doit être en attente sous le plafond du local où est situé l’appareil à desservir, ou bien aller jusqu’au sol ou reposer sur une console. Il est habillé dans les parties habitables pour ne pas dépasser 50°C en surface (80°C dans les parties non habitables ou inaccessibles).
Quant aux dimensions, elles offrent généralement un diamètre intérieur de 150 mm, ou une section comprise entre 250 (16 x 16 cm) et 400 cm2 (20 x 20 cm), ce qui est suffisant pour un appareil haut rendement basse température de moins de 40 kW. Les appareils à bois nécessitent une section supérieure.
Les chaudières raccordées à un conduit à ventouse sont dites étanches. Ce conduit ne nécessite que le percement d’un mur donnant sur l’extérieur ou bien de la toiture.
Avec les appareils étanches, l’évacuation des produits de combustion s’effectue, d’une part, par des conduits dissociés prenant l’air en façade horizontalement et rejetant les produits de combustion verticalement en toiture (dispositif plus souvent en collectif qu’en habitat individuel) et, d’autre part, par la réutilisation d’un conduit de fumée individuel maçonné pour évacuer les produits de combustion en ventouse verticale.
Les longueurs de raccordement maximales admissibles sont indiquées par le fabricant de l’appareil dans sa notice d’installation (généralement de 3 à 4 mètres). Les ventouses verticales offrent l’intérêt de supprimer les terminaux en façade, les règles d’installation étant les mêmes que pour les ventouses horizontales.
En ce qui concerne les conduits métalliques, on mettra plus volontiers un conduit en alu pour une chaudière gaz ventouse, alors qu’il sera en inox pour une chaudière fioul ventouse.
Les appareils à gaz non étanches sont desservis par des conduits de fumée individuels et fonctionnent en tirage naturel. L’évacuation des produits de combustion peut aussi se faire par extraction mécanique (avec évacuation conjointe de l’air vicié du logement).
En logement individuel, les appareils à gaz non étanches sont desservis par des CFI (conduits de fumée individuels). Les CFI peuvent desservir deux appareils d’un même type.
Fonctionnant en tirage naturel, les appareils de chauffage disponibles en France sont de type B22/B23 (sans coupe-tirage, avec ventilateur, à condensation) ou, plus généralement B11 (sans ventilateur, avec coupe-tirage intégré).
Depuis le 1er janvier 1996, en application de la Directive Appareils à gaz, les appareils de type B11 doivent être équipés d’un dispositif d’anti-débordement (SPOTT) au niveau du coupe-tirage.
Source : batirama.com / Michèle Fourret
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Cet article ne m'a pas aidée pour le problème de fumée dans ma maison (poele à bois Jotul) avec cheminée extérieure. Ya t-il une règlementation pour les coudes - Depuis mon poêle jusqu'en haut de la cheminée j'ai 4 coudes - L'installation date d'octoble 2016 et je dois refaire la peinture de ma pièce tant cela est sale. Cordialement