Anne Hidalgo, qui avait fait du logement sa première priorité pendant la campagne des municipales, a rappelé son engagement d'y consacrer 2,5 milliards d'euros sur l'ensemble de la mandature. Cet "effort historique" doit permettre d'atteindre le seuil de 25% de logements sociaux en 2025 et de 30% en 2030, sans pour autant sacrifier les classes moyennes, pour qui elle souhaite développer le "logement intermédiaire".
Elle a également redit son souhait de réaliser 10.000 nouveaux logements par an, et annoncé, pour y parvenir, la tenue le 23 juin d'une conférence réunissant tous les acteurs du logement, privés et publics.
"En révisant le plan local d'urbanisme, en transformant les bureaux obsolètes en logements, en préemptant dans le secteur diffus, en favorisant les montages innovants au service de l'habitat participatif ou de l'usufruit locatif social, ou encore en associant tous les acteurs dans le cadre d'un pacte global, nous mettrons la société et l'économie parisiennes en ordre de bataille pour relever le défi du logement", a-t-elle assuré.
La maire de Paris a aussi dit son souhait de "poursuivre la lutte intraitable contre l'insalubrité" et d'améliorer la qualité du parc social locatif. Elle en a appelé au soutien de l'Etat, jugeant "impensable" que celui-ci "ne prenne pas sa part de ce combat", "en développant les aides à la pierre mais également en nous cédant rapidement une partie du foncier public dont il dispose". L'édile a aussi rappelé que "l'horizon" de la question était la métropole du "Grand Paris", dont la compétence majeure sera le logement.
L'UMP a sévèrement jugé l'intervention de la maire de Paris et le voeu "relatif à la priorité accordée au logement" signé par son adjoint PCF Ian Brossat."A l'exception des maigres chiffres et de l'assurance d'une grande messe des acteurs du logement (...), rien n'est indiqué des outils règlementaires, des moyens financiers, ni même du maître d'oeuvre de ce qui ressemble de plus en plus à un bluff !", a critiqué le conseiller de Paris UMP Jérôme Dubus (par ailleurs délégué général du Medef Ile-de-France).
"Nous prenons le pari que vous serez incapables de réaliser les 10.000 logements par an" promis, a-t-il poursuivi, pointant le manque de foncier disponible et l'incertitude sur les financements de l'Etat, "qui n'a d'ailleurs pas trouvé mieux, cette année, que de faire les poches du 1% logement pour tenter de compenser son désengagement".
Saluant la volonté du nouvel exécutif de faire du logement sa priorité, le président du groupe UDI-MoDem Eric Azière s'est toutefois dit "surpris" que cette priorité prenne la forme "d'un voeu" qui n'est qu'un "vague brouillon d'intentions". Il a critiqué une politique n'ayant pas assez mis l'accent depuis 2001 sur la construction.
"La vérité est que ces 13 dernières années, plus de la moitié des logements (sociaux financés, ndlr) existaient déjà et ont été acquis pour être conventionnés en logements sociaux", a-t-il fustigé. Les Verts ont de leur côté regretté le souhait de la Ville de maintenir une proportion de 30% de logements PLS (les plus chers) au sein du parc social, alors que "90%" des demandeurs relèvent des plafonds PLAI et PLUS, destinés aux moins favorisés.
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25% de logements sociaux en 2025, 30% en 2030, 35% en 2035, etc, etc... C'est une collectivisation à la soviétique. Vous serez tous assistés par les socialistes. C'est ce qu'avait fait Staline, Kroutchev et consorts.